Les traitements de l’infertilité ont un impact négatif sur la vie sexuelle des femmes, en particulier les plus jeunes, rapporte une étude américaine publiée en mai dans Sexual Medicine.
Après plusieurs mois, voire années, d’attente et de désillusions face à l’absence de grossesse, des couples se résignent à consulter un spécialiste. L’annonce de l’infertilité peut être brutale et culpabilisante pour celui qui porte la responsabilité. Elle peut également entraver la vie sexuelle du couple. Les techniques d’assistance médicale à la procréation (AMP) et la programmation des rapports sexuels génèrent en grande partie ces effets négatifs.
Réalisée auprès de 382 femmes âgées de 20 à 45 ans engagées dans un processus d’AMP, cette étude de l’université de Californie-San Francisco (Etats-Unis) a évalué l’impact de l’infertilité et des traitements sur la vie sexuelle des femmes.
Culpabilité et mauvaise estime de soi
Parmi ces couples, 60 % ont eu recours à l’AMP pour une infertilité féminine, 30 % pour des troubles affectant l’homme et la femme, et les 7 % pour une infertilité masculine. La grande majorité des femmes ont reçu des traitements oraux, des injections ou ont tenté une insémination intra-utérine avant d’entrer dans l’étude.
A l’aide de questionnaires, les chercheurs ont demandé aux volontaires de noter leur satisfaction sexuelle, l’attirance de leur partenaire, leur incapacité à avoir un rapport sexuel en raison de dysfonctions ou des pensées concernant leur désir d’enfant pendant l’acte.
Les résultats révèlent que les femmes ayant un partenaire infertile rapportent un faible retentissement sur leur vie sexuelle, tandis que les femmes infertiles, ou celles pensant être les seules responsables expliquent être gênées dans leurs rapports. Des effets négatifs particulièrement visibles chez les femmes de moins de 40 ans. Les chercheurs suggèrent que leur culpabilité et leur mauvaise estime d’elle-même sont les principaux facteurs influençant négativement la qualité de leur relation.