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Infections, chute d’ongle…

Faux ongles : l’ANSM alerte sur les risques

Par la rédaction

L’Agence nationale du médicament émet des recommandations pour éviter les risques associés au port d’ongles artificiels.

marigo/epictura

La coquetterie, c’est bien, accompagnée de sagesse, c’est mieux. L’Agence française de la sécurité du médicament (ANSM) alerte les amateurs de faux ongles : leur utilisation n’est pas sans risques et des précautions sont de rigueur. De fait, les produits chimiques et les techniques de manipulation des ongles artificiels sont susceptibles d’occasionner de sérieux dommages aux ongles naturels et à leurs tissus.

Décollement de l’ongle

Quatre composés peuvent être utilisées pour fixer les faux ongles, énumère l’ANSM : la résine auto-durcisseuse (technique dite des « ongles sculptés »), le gel durcissant sous UV (ultraviolets), la capsule en plastique et les bouts de tissus de fibre de verre.

« Dans tous les cas, il faut que le professionnel dépose les produits à la stricte limite de l’ongle et des cuticules (sans les recouvrir) pour éviter tout décollement de l’ongle naturel », explique l’Ansm. Seuls des professionnels doivent réaliser la pose, c’est-à-dire « les esthéticiennes et/ou les personnes titulaires d’un certificat de qualification professionnelle de styliste ongulaire ».

Pour retirer l’ongle artificiel posé avec de la résine, l’Agence rappelle qu’il faut utiliser un solvant (le plus souvent l’acétone) dans lequel les ongles sont immergés. Pour les ongles posés avec du gel, il convient d’avoir recours à une lime et d’œuvrer avec délicatesse : « un limage trop agressif entraîne une fragilisation de l’ongle qui peut se manifester par un décollement »

En tout cas, « gratter ou arracher l’ongle artificiel soi-même peut en effet entraîner un décollement de l’ongle naturel », précise l’agence.

Chute de l’ongle, mycose…

L’ANSM alerte également sur des « risques d’inflammation locale, de chute de l’ongle naturel, voire éventuellement des paresthésies au bout des doigts (sensibilité anormale de la peau) », si l’ongle artificiel est posé au-delà de la limite de l’ongle naturel ou des cuticules.

Par ailleurs, il existe un risque de réactions allergiques au gel, à la colle ou à la résine. « Elles se manifestent par un eczéma autour des ongles (rougeurs avec démangeaisons ou sensations de brûlures) et/ou sur le visage (surtout les paupières) ou par un décollement de l’ongle naturel ».

Pour clore les réjouissances, « une infection de l’ongle naturel sous la prothèse est possible ». Elle se manifeste par « un changement de couleur de l’ongle observée après la dépose (ongle jaune ou verdâtre le plus souvent), et une inflammation autour de l’ongle. Il s’agit le plus souvent d’une mycose (affection due à un champignon tel qu’une levure candida spp ) ».

Pour ceux que ces descriptions n’auront pas découragés, sachez qu’une bonne technique réalisée par un professionnel sérieux permet d’éviter toutes ces complications.

Femmes enceintes, adolescents...

La pose d’ongles artificiels est très fortement déconseillée dans plusieurs situations. Les personnes de moins de 16 ans devraient s’en abstenir, car « il vaut mieux attendre la maturité complète de l’ongle ». Celles qui souffrent d’une maladie des ongles (psoriasis ou mycose par exemple) peuvent également y renoncer, car leurs ongles « sont fragiles ou abimés ; le meulage obligatoire va amincir l’ongle et le fragiliser davantage ».

Enfin, les femmes enceintes doivent savoir que « la toxicité des produits utilisés n’est pas établie ». « D’autre part, la nécessité, au moment de l’accouchement ou en cas de complication de la grossesse, de poser à l’extrémité d’un doigt un appareil mesurant l’oxygène du sang n’est pas compatible avec les ongles artificiels ». Idem pour les personnes qui doivent subir une intervention chirurgicale : « la nécessité de poser à l’extrémité d’un doigt un appareil mesurant l’oxygène du sang n’est pas compatible avec les ongles artificiels ».

Enfin, si vous faites partie du personnel soignant : vous risquez de transmettre plus facilement une infection bactérienne aux patients par l’intermédiaire des ongles artificiels.

Quelques précautions

L’Agence clôt son point d’information en formulant quelques conseils : avant la pose, se laver et se brosser soigneusement les ongles, préférer des ongles artificiels courts, éviter de se souiller les mains avec les instruments et les produits durant le temps de polymérisation. Faire réaliser, autant que possible, la pose par un professionnel.

Par ailleurs, « le port des ongles artificiels sur une longue période peut rendre les ongles naturels plus fragiles. Après le port d’ongles artificiels pendant 3 ou 4 mois, il est préférable de garder une période d’un mois avant d’en reposer à nouveau ». 

En cas d’anomalie détectée, il est recommandé de faire enlever les extensions par un professionnel concerné, voire de consulter un médecin (dermatologue ou médecin traitant).