Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’enfance et des Droits des femmes a lancé, le 8 septembre 2016, avec de nombreuses associations et institutions, le plan d’actions et de mobilisation contre le sexisme. Il aboutira le 8 mars 2017, qui est la Journée internationale des droits des femmes. Les objectifs du plan sont clairs : Il faut débusquer le sexisme partout où il se trouve, souhaite la ministre. Et les secteurs sont nombreux.
Selon une étude de la Dares (1) publiée ce jeudi sur le site du ministère du Travail, 8 % de femmes déclarent avoir subi un comportement sexiste dans le cadre de leur travail (contre 1 % des hommes). Néanmoins, l'enquête, réalisée sur les conditions de travail en 2013, révèle aussi que quasiment autant d'hommes (33 %) que de femmes (36 %) signalent avoir subi un comportement hostile (agressions physiques ou verbales, harcèlement, etc.) dans le cadre de leur travail au cours des douze derniers mois.
Les salariés en sont les principales victimes. Parmi les causes, l'organisation défectueuse au sein de l'entreprise est pointée du doigt par les sondés, et notamment la pression, les ordres contradictoires ou la répétition des tâches. Mais même parmi ces victimes, le ressenti n'est pas le même. Plus d'une femme sur cinq estime en effet que c'était en raison de son sexe, contre moins d'un homme sur vingt.
Les femmes aux emplois "masculins" plus touchées
Et suivant les conditions de travail, les femmes sont plus ou moins susceptibles de subir un comportement sexiste. L'enquête relève que « les femmes salariées de l'industrie sont les plus concernées par cette dimension sexiste des comportements hostiles ». Lorsque les emplois sont très habituellement occupés par des femmes, seulement 6 % d'entre elles se disent victimes de sexisme contre 3 % d'hommes. A contrario, lorsque l'emploi est plutôt masculin, 15 % des femmes et seulement 1 % des hommes sont touchés.
« Occuper un emploi ne correspondant pas aux stéréotypes sexués de la division du travail peut exposer les personnes concernées, hommes ou surtout femmes, à des moqueries ou à des discriminations à caractère sexiste », écrivent ces statisticiens. « Accroître la mixité des emplois pourrait donc contribuer à prévenir la survenue de ces comportements sexistes », concluent-ils.
Et il y a urgence. 40 % des femmes pensent ne pas être considérées comme les égales des hommes, d'après un sondage CSA/MFEDDF relayé jeudi par Pourquoidocteur. La preuve vient d'être fournie que les écarts de salaires ne sont malheureusement pas le seul problème.
Tous mobilisés contre le sexisme
Citoyens, citoyennes, associations, collectivités territoriales, entreprises, chacune et chacun peut s’engager contre le sexisme et rejoindre la démarche lancée par Laurence Rossignol. Durant six mois, la marche à suivre est simple :1. en faisant labelliser son action ou initiative « sexisme, pas notre genre ! » par le comité d’associations labellisatrices (Femmes solidaires, Femmes ingénieurs, ...)
2. en soutenant et en relayant la campagne #sexismepasnotregenre sur les réseaux sociaux
3. en partageant ses expériences et témoignages sur la plateforme www.sexismepasnotregenre.gouv.fr
4. pour les différentes structures, en signant la Lettre d’engagement !
5. en portant le badge ou en affichant l’autocollant « sexisme pas notre genre ! » disponibles auprès des associations labellisatrices
(1) La Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (
(2) Les emplois sont considérés comme « très typiquement masculins » s’ils font partie des 20 % des emplois ayant la probabilité la plus faible d’être occupés par une femme. Par exemple, à métier identique, travailler à temps partiel augmente très fortement la probabilité que l’emploi soit occupé par une femme, tandis que cette probabilité est fortement diminuée si l’occupant du poste de travail risque des accidents de la circulation.