Bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, troubles de l’humeur… La ménopause est une phase difficile pour de nombreuses femmes. Il est une variable qui les touche toutes, celle du poids. En moyenne, une femme prend deux kilos après la fin de ses règles. Mais mieux vaut éviter la sphère des régimes yoyo, prévient une étude présentée au Congrès de l’American Heart Association, qui se tient du 12 au 16 novembre à la Nouvelle-Orléans (Etats-Unis). Même sans atteindre le surpoids, ce phénomène accroît le risque de décès d’origine cardiovasculaire.
Seules les femmes de poids normal
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont suivi 160 000 femmes pendant plus d’une décennie. Ces participantes ont été divisées entre quatre groupes : celles qui ont maintenu un poids stable, qui ont pris du poids, qui en ont perdu ou qui ont fait le yoyo. Ces dernières sont significativement plus exposées aux pathologies cardiovasculaires. Par rapport aux femmes stables, celles dont le poids faisait le yoyo sont trois fois plus à risque de mort subite cardiaque au cours du suivi. Et ce alors même qu’elles n’entrent pas dans les critères du surpoids. Le risque de maladie coronarienne mortelle est aussi accru de 66 %.
De manière surprenante, le yoyo n’a pas cet impact délétère chez les femmes qui présentent déjà un surpoids ou une obésité. Probablement parce que la surcharge pondérale est déjà associée à diverses pathologies du système cardiovasculaire. Mais c’est bien le mécanisme cyclique du régime qui est en cause : les femmes qui ont simplement pris ou perdu du poids ne sont pas exposées à la même surmortalité.
Une période complexe
Les régimes hypocaloriques, hyperprotéinés et autres approches sont légion actuellement. « Les régimes yoyo sont un problème émergent pour la santé publique, estime Somwail Rasla, auteur de l’étude. Ils sont associés à des tentatives de perte de poids mais les résultats sur les risques sanitaires sont partagés chez les personnes qui reprennent ensuite du poids et entament un yoyo. »
La ménopause présente un problème supplémentaire : les modifications hormonales qui se produisent favorisent la prise de poids. Les femmes vivent une perte de masse musculaire accélérée. A l’inverse, les hormones qui régulent l’activité des tissus adipeux chutent fortement. « En plus d’exacerber les risques pour la santé, le dépôt de graisse abdominale, observé couramment après la ménopause, est fortement associé au risque de coronaropathie », confirme le consensus canadien sur la nutrition féminine, paru en juin 2016.
Les sociétés savantes recommandent donc une double évolution de l’hygiène de vie. Les besoins alimentaires baissant, les femmes sont invitées à manger moins. La masse musculaire fondant, elles sont incitées à bouger plus. Plus facile à dire qu’à faire. C’est pourquoi la prévention de l’obésité après la ménopause est considérée comme une priorité par la Haute Autorité de Santé (HAS). Il s’agit, de fait, d’un moment clé de la vie associé à une prise de poids.