Légumes, fruits, poisson, céréales complètes : les ingrédients d’un régime alimentaire idéal sont là. Prévention de l’obésité, des maladies cardiovasculaires, du diabète, protection contre le développement de cancers… Les bénéfices de ces régimes alimentaires sont nombreux, et de nouveaux sont encore découverts.
Cette fois-ci, c’est la perte de densité osseuse, et donc l’apparition de l’ostéoporose, qui pourrait être ralentie par un régime dit « anti-inflammatoire », d’après une équipe de l’université d’état de l’Ohio qui publie ses résultats dans Journal of Bone and Mineral Research.
En se basant sur les données de la Women health initiative (WHI), une cohorte de plus de 160 000 femmes, les chercheurs ont remarqué une association entre les régimes alimentaires et les fractures du col du fémur chez les plus de 50 ans. Pour un sous-groupe de la cohorte (10 000 femmes), des données supplémentaires sur la densité osseuse étaient disponibles. Pour juger de l’alimentation des femmes, une note a été attribuée, reflétant la quantité d’aliments anti-inflammatoires.
Bénéfique pour les os après la ménopause
« En observant le régime alimentaire complet plutôt que les nutriments de manière individuelle, ces données fournissent un socle d’étude sur la manière dont les différents composants interagissent en bien, et donc des informations pour les femmes qui souhaiteraient adapter leurs choix de vie », explique Rebecca Jackson, directrice de recherche à l’université de l’état d’Ohio.
Et deux associations importantes ont été relevées. Les femmes avec l’alimentation la plus anti-inflammatoires avaient une densité osseuse plus faible au début de l’étude, mais souffraient de moins de perte osseuse avec les années. Ces femmes souffraient aussi de moins de fractures du col du fémur dans les années suivant la ménopause, avant 63 ans en moyenne. Au-delà, les différences sont moins significatives, statistiquement.
Plus de légumes, moins de charcuterie
Cette étude est observationnelle, et ne permet pas de relier formellement l’alimentation, la santé des os et les risques de fractures, reconnaissent les chercheurs. Mais ces données permettent d’établir un bon faisceau de preuves. « Ces résultats nous donnent une bonne raison de plus de promouvoir une alimentation saine », explique Tonya Orchard, assistant professeur en nutrition humaine, et auteur principal de l’étude.
Les aliments anti-inflammatoires sont plutôt ceux qui provoquent le moins d’inflammation et de stress oxydatif. On retrouve les aliments contenant des acides gras et des omégas 3, comme l’huile de colza ou de noix, et les poissons gras. Les fruits, les fruits de mer et les légumes, par leur teneur en antioxydants - particulièrement les crucifères (choux, navets, brocolis), qui contiennent des glucosinolates -, sont aussi recommandés. Les flavonoïdes du chocolat, du thé vert sont aussi bénéfiques.
À l’inverse, les graisses saturées des fromages, des viandes rouges ou de la charcuterie, et les acides gras des aliments raffinés comme les chips et les biscuits industriels.