Consommer d’importantes quantités de réglisse pendant la grossesse pourrait affecter l’intelligence des enfants à naître et favoriserait la puberté précoce, suggère une étude publiée dans l’American Journal of Epidemiology. Avec ces nouveaux travaux, l’équipe de chercheurs de l’université d’Helsinki (Finlande) confirme que cette sucrerie devrait être contre-indiquée chez la femme enceinte.
En 2009, ces mêmes chercheurs avaient, en effet, montré qu’à 8 ans les enfants exposés à la réglisse présentaient un quotient intellectuel (QI) inférieur à la normale, ainsi qu’une capacité de concentration plus faible que leurs camarades non exposés.
3 fois plus de troubles du comportement
Pour mener leur nouvelle étude, les scientifiques finlandais ont à nouveau étudié ces 380 enfants nés en 1998. Agés cette fois de 13 ans, ces jeunes participants ont passé des tests de mémoire et de raisonnement. Ceux-ci confirment que les enfants exposés à des quantités importantes de réglisse (soit 250 g/semaine) font moins bien que les autres. Cette différence serait équivalente à 7 points de QI, précisent les auteurs. Les enfants rencontreraient aussi des difficultés de mémorisation, et seraient 3 fois plus affectés par des troubles du comportement que les autres.
En outre, les chercheurs ont observé que les adolescentes exposées à cette sucrerie présentent un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé que la normale. Chez ces dernières, la puberté a également été plus précoce et plus prononcée que les jeunes filles non exposées.
Risque d'accouchement prématuré
Tous ces troubles seraient liés à une molécule présente dans la réglisse, la glycyrrhizine, expliquent les chercheurs finlandais. Cette substance a de nombreuses propriétés. Elle est notamment utilisée pour calmer la toux, soigner les ulcères ou ses propriétés anti-inflammatoire. Néanmoins, il est aussi connu depuis longtemps qu’elle augmente la pression artérielle et la fréquence d’accouchement prématuré. De ce fait, il est recommandé aux personnes hypertendus et aux femmes enceintes d’éviter d’en consommer.
Les chercheurs précisent, par ailleurs, que des travaux chez l’animal ont montré que la glycyrrhizine intensifie les effets du cortisol, l’hormone anti-stress, en favorisant sa production. Bien que cette substance soit essentielle au développement du fœtus, il se peut qu’elle soit toxique en trop grande quantité, notent-ils.