Avec plus de 42 000 nouveaux cas chaque année, le cancer colorectal est le 3e cancer le plus fréquent en France et la deuxième cause de décès dans l’Hexagone. Pourtant, lorsqu'elle est dépistée à temps, la pathologie se guérit dans 9 cas sur 10 (contre 50 % en cas de dépistage tardif).
Mais vivre avec reste difficile. C'est en effet ce qui ressort des résultats de l’enquête nationale « Vivre avec un cancer colorectal » (1) publiée ce jeudi à l’occasion de la 10ème édition de Mars Bleu, mois de sensibilisation à la maladie.
Beaucoup de frais supplémentaires
Les principaux résultats révèlent notamment que les femmes et les actifs sont plus vulnérables aux conséquences du cancer colorectal : 24 % des femmes et 31 % des personnes de moins de 65 ans souffrent de difficultés financières (contre, respectivement, 16 % des hommes et 5 % des plus de 65 ans).
« Les hommes ont beaucoup plus de mal à parler des difficultés rencontrées car ce cancer est très tabou, intime. Personnellement, j’ai rencontré des problèmes financiers car, contrairement à ce qu’on m’avait annoncé, je n’étais pas couverte à 100 %. J’ai eu beaucoup de frais supplémentaires », raconte ainsi dans un communiqué une patiente nommée Sandra Tivan.
Plus de 6 mois avant de consulter
L’enquête met également en évidence qu’un patient sur deux a découvert sa maladie alerté par ses symptômes spécifiques (principalement sang dans les selles et fatigue). Cependant, plus d’un tiers des patients (34 %) a attendu plus de 6 mois avant de consulter. Si 60 % des personnes interrogées affirment avoir été satisfaites de l’annonce du diagnostic, 54 % déclarent que cette annonce leur a néanmoins été faite hors de la présence d’un proche.
« Globalement, le cancer colorectal présente des symptômes digestifs plutôt courants comme la constipation, la diarrhée, le mal de ventre. Les personnes de plus de 50 ans n’imaginent pas que ces symptômes qui persistent peuvent être liés à un cancer colorectal. Ce manque de connaissances des symptômes explique le retard de consultation des patients et donc le stade parfois avancé du cancer lors du diagnostic », explique Stéphane Korsia-Meffre, responsable de l’enquête. Ce dernier appelle les autorités de santé à mettre en place une campagne de sensibilisation à ces symptômes pour que les personnes puissent consulter rapidement et que le cancer colorectal soit pris à temps.
L'intérêt d'une activité physique ou sportive
Pour garder le moral lors de leur prise en charge, les patients plébiscitent la vie de famille à 73 % et les amis à 52 %. Seulement 31 % pratiquent une activité physique ou sportive. Et cette sédentarité nuit à leur bien-être.« Comme pour le cancer du sein, la pratique d’une activité physique régulière chez les personnes souffrant d’un cancer colorectal permet de mieux vivre son traitement et de diminuer le risque de récidive de 20 % à 30 % », rappelle Stéphane Korsia-Meffre.
(1) Enquête « Vivre avec un cancer colorectal » réalisée par l’association France Côlon, avec le soutien financier de la Fondation Roche et l’intervention d’Epidaure, auprès de 225 patients atteints d’un cancer colorectal (questionnaires remis dans les services hospitaliers ou disponibles en ligne) – de septembre 2014 à septembre 2015.