Après un cancer du sein, les femmes les plus actives ont un risque plus faible que les autres de voir leur cancer récidiver, rapporte une étude publiée dans le Canadian Medical Association Journal. Avec la perte de poids, l’activité physique est l’un des modes de vie les plus efficaces pour éloigner cette menace et améliorer la qualité de vie des anciennes malades.
Depuis de nombreuses années, les programmes sportifs et ateliers diététiques se sont imposés dans les centres de lutte contre le cancer. Il faut dire que la littérature scientifique est unanime : à tous les stades de la pathologie, bouger et mieux manger permet d’atténuer la fatigue, mieux tolérer les traitements et améliore les chances de guérison.
Autant de bénéfices confirmés par l’analyse réalisée par des chercheurs du Centre de santé Sunnybrook (Canada). Ces derniers ont examiné près de 70 études évaluant l’impact de différents comportements, tels que l’exercice physique, le régime alimentaire, les variations de poids ou le tabagisme.
Maintenir son poids
Il ressort que l’exercice physique est le moyen le plus efficace pour réduire les risques de mortalité par cancer du sein. Les auteurs recommandent ainsi que les femmes pratiquent 30 minutes d’activité physique modérée 5 fois par semaine, ou 75 minutes d’activité intense 2 à 3 fois par jour. Selon certains travaux, cette pratique régulière permettrait de réduire de 20 à 50 % le risque de récidive et de décès.
Cette étude montre également les méfaits d’une prise de poids trop importante après le diagnostic. « Prendre plus de 10 % de son poids corporel augmente le risque de mourir du cancer du sein » ou d'autres causes , indique le Dr Ellen Warner. En effet, le développement du tissu graisseux favorise la prolifération des cellules cancéreuses, ce qui compromet les chances de guérison.
Pour éviter de gagner ces kilos, l’activité physique et une alimentation saine sont iindispensables. Néanmoins, les chercheurs n’ont pas identifié de « régime anti-cancer ». Le devenir des femmes privilégiant les céréales complètes, les fruits et légumes, et les viandes maigres semble similaire à celui des adeptes des produits transformés et de viande rouge.
En revanche, les chercheurs assurent que les femmes peuvent consommer du soja. Ils ajoutent que faire la part belle au tofu, steack végétal ou autres spécialités à base de soja permet de remplacer les viandes riches en calorie, et ainsi de contribuer au contrôle du poids. Les chercheurs soulignent également que les supplémentations en vitamines sont à manier avec précaution car l’intérêt de leur utilisation n’a pas encore été prouvé.
Eviter le tabac et l'alcool
Enfin, les chercheurs incitent vivement les femmes à arrêter de fumer et à réduire leur consommation d’alcool. « Bien qu’il soit toujours incertain qu’arrêter le tabac après un cancer du sein ait un impact, le risque de mourir d’une maladie liée au tabagisme est une bonne raison pour se sevrer », écrivent-ils. De même pour l’alcool, les risques sont suffisamment connus pour ne pas jouer avec le feu, estiment-ils. Ils conseillent de limiter ka consommation à un verre, voire moins par jour.
« Adopter des comportements sains peut également être bénéfique sur le plan psychologique en les valorisant, et leur rendre un sentiment de contrôle. Toutefois, il ne faut pas que les patients se sentent coupables de ne pas avoir fait les bons choix si leur cancer ressurgit », assènent-ils.