En 2015, 5,103 millions de bébés sont nés au sein de l’Union européenne (UE), selon des chiffres diffusés mercredi par l'Office européen des statistiques (Eurostat). Et en tête de ce palmarès, on trouve une nouvelle fois la France. L'Hexagone a enregistré cette année-là le nombre le plus élevé de naissances (799 700), devant le Royaume-Uni (776 700), l’Allemagne (737 600), l’Italie (485 800), l’Espagne (418 400) et la Pologne (369 300).
En moyenne dans l’UE, les femmes qui ont donné naissance à leur premier enfant en 2015 avaient presque 29 ans. Les Bulgares sont les plus jeunes mères, les plus âgées habitent l'Italie.
Un indicateur de fécondité en hausse
Dans l’ensemble, l'indicateur de fécondité dans l’UE a augmenté entre 2001 et 2015, passant de 1,46 à 1,58. Il variait de 1,31 au Portugal à 1,96 en France en 2015. Ce chiffre européen est toutefois inférieur à celui du niveau de renouvellement de la population dans les pays développés (2,1), c'est-à-dire le nombre moyen de naissances par femme nécessaire pour maintenir constante la taille de la population en l'absence de toute migration.
Mais pour la France, cela correspond surtout à « une baisse de la natalité dans le pays », explique le chercheur Gilles Pison, professeur au Muséum national d'histoire naturelle, dans une note diffusée par l'Institut national d'études démographiques (Ined).
En France métropolitaine, entre 2014 et 2016, le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants a reculé de 1 % et leur nombre moyen d’enfants (ou indicateur conjoncturel de fécondité) de 4 % : il est passé de 1,97 à 1,89, précise l'Institut. « Ces deux facteurs réunis ont entraîné une chute de 5 % du nombre total de naissances », rapporte le chercheur.
L'activité dope les naissances
« C'est dans les pays ou le taux d'activité des femmes est le plus élevé que la fécondité est la plus forte », souligne aussi Gilles Pison dans des propos rapportés par l'Agence France Presse.
Ces pays, pour l'essentiel, la France et le nord de l'Europe, bénéficient de politiques familiales (1) qui permettent aux femmes de concilier un enfant avec leur activité professionnelle en « jouant un peu sur tout les tableaux », détaille-t-il. « D'autres facteurs jouent, notamment le statut des femmes dans la société, les relations hommes/femmes », ajoute-t-il.
Seul contre-exemple, l'Allemagne, qui en dépit de sa politique familiale, reste avec un taux de fécondité assez faible (1,50), notamment car « il n'est pas bien vu en Allemagne qu'une femme qui vient d'avoir un bébé le confie en garde pour aller travailler », conclut Gilles Pison.
(1) Allocations familiales, mais aussi congés parentaux pour les femmes et les hommes, ainsi que des offres de gardes d'enfants.