Avoir ses règles n’est pas une maladie, certes. Et pourtant, ça peut faire mal, très mal. De manière chronique, ou pas. Nombreuses sont celles qui se sont déjà traînées au travail, gavées d’antalgiques, loin d’être efficaces. La journée peut alors sembler interminable et surtout, peu productive. Face à cette problématique, l’Italie serait en train de réfléchir à créer un congé spécifique, relate LCI.
Trois jours de congés payés par mois, voilà ce que propose le projet de loi actuellement à l’étude au Parlement. Si le texte était adopté, l’Italie deviendrait le premier pays européen à légiférer sur le sujet.
L’an dernier, Coexist, une entreprise de Bristol (Royaume-Uni) avait mis en place un « congé menstruel ». Ben Baxter, l'une des directrices de la société, avait expliqué à un quotidien local avoir encadré beaucoup de femmes au cours de sa carrière qui souffraient pendant leurs règles, mais qui n’estimaient pas légitime de prendre un congé pour cette raison. La manager avait donc décidé de proposer des jours de repos aux femmes qui en ressentaient le besoin durant leurs menstruations. Un repos salvateur, selon la dirigeante, qui estimait qu’un tel congé était bénéfique pour la productivité de l’entreprise.
En Asie, rappelle LCI, cela fait bien longtemps que les femmes ont droit à des jours de repos en période de règles. Le Japon, pionnier en la matière, a instauré ce type de congés dès 1947.
Pour autant, le « congé menstruel » suscite beaucoup de réactions. Il est jugé sexiste par certain(e)s, et pourrait contribuer à augmenter la discrimination envers les femmes. Si les salariées peuvent prendre un ou deux jours chaque mois, les employeurs pourraient préférer embaucher un homme.
Plutôt que de donner congé à celles qui tous les mois sont confrontées à la douleur des règles, peut-être faut-il réfléchir à les soulager. « Les règles, c’est normal, pas la douleur », rappelle l’association Info Endométriose. Cette maladie est une des causes principales des règles douloureuses, or aujourd’hui, il faut six ans en moyenne pour que les patientes soient diagnostiquées et qu’une prise en charge leur soit proposée.
Des solutions existent, il faut maintenant que les femmes puissent y avoir accès. Le ministère de la Santé français vient de signer une convention avec Info Endométriose pour améliorer le parcours de soins. « Nous sommes en 2017, et pourtant, les maladies féminines comme l’endométriose représentent encore un tabou et leurs répercussions sur la vie des femmes restent sous-estimées », a déclaré la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le 22 mars dernier. En France, une femme sur dix serait touchée par l'endométriose.
Retrouvez l'émission L'Invité Santé avec le Dr Erik Petit, fondateur du Centre de l'endométriose à l'hôpital Saint-Joseph (Paris)