La « rénovation profonde » du dépistage organisé du cancer du sein est lancée. Le ministère de la Santé vient de publier un plan en 10 mesures pour mettre en œuvre un dépistage personnalisé pour toutes les femmes quel que soit leur risque de cancer du sein et leur âge. Ce nouveau programme s’appuie sur les recommandations émises par l’Institut nationale du cancer à l’issue de la concertation citoyenne et scientifique.
Cette dernière avait notamment mis en lumière la désaffection des femmes et des professionnels de santé, pour ce dépistage organisé. De fait, 52 % des femmes invitées à se faire dépister à partir de 50 ans réalisent une mammographie. Une proportion constante depuis 2008.
Exprimant des doutes sur l’efficacité de cet examen pour faire reculer la mortalité et des craintes autour du surdiagnostic, le rapport recommandait un « arrêt du dépistage organisé tel qu’il existe aujourd’hui, et la mise en place d’un nouveau dépistage organisé, profondément modifié ».
Une consultation spécifique pour 41 000 femmes
Avec cette rénovation, le ministère de la Santé ne vise pas à supprimer le dépistage organisé. Au contraire, dans la première page de son plan, il indique que ce programme « doit rester une référence de qualité et de sécurité, mais doit s’inscrire dans une approche plus personnalisée ».
Pour cela, le plan instaure une consultation de prévention pour toutes les femmes de 25 ans sans antécédents personnels du cancer du sein connus. Cette consultation spécifique remboursée à 100 % par l’Assurance maladie devrait concerner 41 000 femmes chaque année, selon le ministère de la Santé.
Ce rendez-vous permettra au médecin de rechercher les risques familiaux, ceux liés au mode de vie comme le tabagisme ou la consommation d’alcool. Il pourra proposer des stratégies pour les réduire, et s’il repère des femmes à haut risque, il les orientera vers des spécialistes.
En outre, le praticien informera les femmes des différents examens de dépistage à réaliser au cours de sa vie en fonction de leurs risques. Il expliquera également les différents symptômes du cancer du sein pouvant alerter. Cette consultation sera aussi l’occasion d’évoquer le dépistage du cancer du col de l’utérus qui doit être débuté à cet âge là.
Individualisation du dépistage
En parallèle, une consultation dédiée au dépistage sera réservée aux femmes de 50 ans. « A l’âge d’entrée dans le programme de dépistage organisé du cancer du sein, chaque femme sera invitée à consulter son médecin traitant ou son gynécologue ». Là aussi, ce rendez-vous est l’occasion d’évaluer le risque pour chaque femme. Le praticien définira alors, avec l’accord de la patiente, les modalités du dépistage en expliquant bien les avantages et limites de ce dernier. Si la patiente souhaite participer au programme de dépistage organisé, le médecin délivrera un bon de prise en charge à 100 % pour une mammographie.
A la réception de ce courrier d’invitation, les femmes auront également le choix de se rendre directement dans un centre de radiologie pour réaliser leur première mammographie. Chaque année, 9 millions de femmes reçoivent cette invitation dans leur boîte aux lettres.