Leslie Salut, 40 ans, originaire du Gard, autoentrepreneuse et mère d'un adolescent de 13 ans, est atteinte d'un cancer du sein métastatique depuis 2009. Alors qu'elle s'apprête à suivre une troisième cure de chimiothérapie, celle-ci a lancé mardi 4 avril une campagne intitulée « Leslie a le droit d'y croire encore » sur la plateforme de financement participatif en ligne « La Cagnotte des Proches ».
"Scandale humain"
Si la Gardoise emploie de tels moyens, c'est parce que son médicament n'est plus pris en charge par la CPAM (Caisse primaire d'Assurance Maladie) depuis une semaine. Depuis janvier 2016, Leslie Salut reçoit des injections d'Avastin, une molécule qui permet de stopper la progression de la tumeur, qui faisait "des miracles" sur la patiente, selon son médecin Jean-Loup Mouysset, oncologue à la clinique Rambot Provençale d'Aix-en-Provence. Or, c'est précisément ce médicament que la CPAM refuse désormais de lui rembourser.
« Lorsque le cancer a récidivé une nouvelle fois, en 2015, j'ai demandé à mon médecin un traitement plus doux que les protocoles précédents, avec de la chirurgie, de la chimiothérapie, et de la radiothérapie. », confie la patiente dans un entretien accordé au quotidien local Midi Libre.
«L'amélioration chez Leslie Salut a été sensible. Ses marqueurs tumoraux ont chuté, et le dernier scanner du mois de mars montre qu'il n'y a plus d'évolution de la maladie », raconte le Pr Mouysset, qui s'est battu jusqu'au 31 mars dernier pour que le traitement de sa patiente soit pris en charge par la CPAM, avant de voir sa requête définitivement rejetée. Celui-ci dénonce un vrai "scandale humain".
8000 euros de dons
Bien décidée à se battre, Leslie Salut ne désespère pas. Si elle reconnaît qu'il est « difficile devoir dire au monde entier qu'elle est malade pour se soigner », celle-ci positive au vue du nombre conséquent de témoignages bienveillants à son égard ainsi que de la forte quantité de dons reçus, qui s'élève à près de 8000 euros depuis vendredi. Une somme qui lui permettra de financer ses injections d'Avastin dont le coût s'élève à l'unité à 1632,50 €. Pour se soigner efficacement, Leslie a besoin de recevoir une injection d'Avastin toutes les 3 semaines.
La patiente et son médecin, espèrent que cette campagne servira d'exemple pour aider d'autres malades atteints de cancer. Car, comme le rappelle le Pr Mouysset, « Leslie est loin d'être la seule patiente dans cette situation ». La Haute autorité de santé (HAS) a en effet décidé de ne plus rembourser ce médicament pour le traitement du cancer du sein. Les études cliniques n'auraient pas montré de bénéfices suffisants.