Le Centre Hospitalier Universitaire de Caen vient d'être condamné à verser 85 000 d'euros de dommages et intérêts à une patiente opérée dans ses locaux en 2009. Âgée de 31 ans, cette dernière souffrait d'endométriose de stade 5.
Son état s'est aggravé quelques jours après la première opération. La jeune femme a rencontré une fuite au niveau de l'uretère et une surinfection de l'uropéritoine. Une anomalie au niveau de l'estomac a également été constatée dans un second temps.
Une prise en charge tardive
L'état de la malade aurait mis plus de 4 ans à se stabiliser. À ce jour, elle rencontre toujours des troubles urinaires et digestifs ainsi qu'une stérilité non accessible aux techniques d'assistance médicale, révèle le quotidien Ouest France. Pour réparer tous ces préjudices, la patiente a engagé des poursuites contre le CHU en demandant d'être indemnisée à hauteur de 320 000 euros.
Le verdict a été rendu vendredi par le tribunal administratif de Caen. Un rapport d'experts a estimé "une prise en charge des complications urologiques trop tardive et une dénutrition de la patiente qui n'a pas été convenablement prise en charge".
Selon ces experts, la patiente aurait eu 85 % de chances de s'en sortir si l'hôpital avait réagi plus tôt et pris la patiente en charge à temps. Une expertise confirmée par la commission régionale de conciliation des accidents médicaux. Le tribunal a donc estimé que les complications post-opératoires sont de nature à engager la responsabilité du CHU de Caen.
Entre 16 et 50 ans, 1 femme sur 10 souffre d'endométriose
L’endométriose est une maladie gynécologique à l’origine de douleurs qui est très mal connue. Il s’agit d’une migration anormale de cellules de l’endomètre en dehors de l’utérus. L’endométriose toucherait plus d’une femme sur dix entre 16 et 50 ans et entraînerait dans 25 à 50 % des cas une infertilité.