Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), un fléau qui touche aussi bien les enfants que les mères. Selon une étude publiée dans la revue Canadian Medical Association Journal, les femmes qui ont bu de l’alcool pendant la grossesse et qui donnent naissance à des bébés atteints de syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) sont plus à risque de commettre des actes suicidaires.
Les chercheurs de l’université de Manitoba ont comparé les données de 700 mères ayant donné naissance à des enfants atteints de SAF, à celles de 2 100 mères dont l’enfant n’a pas développé cette pathologie.
Surrisque "significatif"
Ils ont trouvé un surrisque « significatif » de tentatives et d’actes suicidaires chez les premières. Ce risque est particulièrement élevé dans les années suivant la naissance de l’enfant. En revanche, pendant la grossesse et dans la première année de vie de l’enfant, ce risque n’est pas significatif.
Il ne s’agit pas là d’un lien de causalité, mais bien d’association. Ce qui peut sembler assez logique. En effet, la consommation d’alcool pendant la grossesse est étroitement liée à des problématiques d’addiction à l’alcool. Or, les personnes dépendantes à l’alcool sont elles-mêmes plus à risque de commettre des actes suicidaires.
Pauvreté, monoparentalité...
D’ailleurs, les chercheurs ont observé que les taux de pauvreté, de monoparentalité, de troubles psychiques et de consommation problématique d’alcool, étaient plus élevés chez les femmes qui ont donné naissance à des enfants atteints de SAF que chez les autres. D’où, peut-être, un profil à risque de suicide qui se développe.
Selon les auteurs, ces résultats montrent la nécessité d’apporter un soutien psychologique et des soins psychiques aux femmes qui continuent de boire de l’alcool pendant leur grossesse. Les chercheurs suggèrent ainsi de mieux identifier les femmes qui seraient à risque de développer des comportements suicidaires.
Chaque année en France, 8 000 enfants sont touchés par des troubles causés par l'alcoolisation fœtale.