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Dépression post-partum : une patiente sur cinq n'est pas traitée

Les femmes sans emploi, avec un passé de troubles mentaux ou souffrant de symptômes sévères sont plus touchées.

Dépression post-partum : une patiente sur cinq n'est pas traitée HighwayStarz/Epictura

  • Publié le 25.08.2017 à 15h05
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La dépression post-partum toucherait entre 10 et 15 % des femmes. Il ne s’agit pas du baby blues, qui apparaît et disparaît lors des deux premières semaines suivant l’accouchement, mais d’une véritable dépression qui s’installe entre un et deux mois plus tard. Elle peut durer plusieurs mois, voire même un ou deux ans.

La pathologie est bien connue, mais n’est pas toujours bien prise en charge, à en croire les résultats d’une étude menée à l’université de North Carolina State (États-Unis), et publiés dans la revue Maternal and Child Health Journal. Les chercheurs américains estiment en effet qu’une femme sur cinq ne serait pas traitée.

Les victimes se cachent

Ils ont interrogé 211 femmes dans les trois ans qui ont suivi leur accouchement. Le questionnaire a permis de repérer les symptômes de dépression post-partum. Et, parmi les femmes concernées, 21 % n’en ont jamais parlé à un professionnel de santé, que ce soit une sage-femme, une infirmière ou leur médecin.

Manque d’intérêt des soignants ou discrétion personnelle ? Les chercheurs penchent pour la deuxième hypothèse, puisque le personnel des maternités est censé s’assurer que les mères ne présentent pas de symptômes dépressifs.

« La proportion importante de femmes qui n’ont pas déclaré leurs symptômes suggère fortement que nombre d’entre elles les ont tus, même lorsque les professionnels de santé leur demandaient », estime Sarah Desmarais, psychologue à l’université North Carolina State, et l’une des auteurs de l’étude.

Plus en danger, moins bien soignées

Les raisons invoquées sont multiples. Les femmes qui ont caché leurs troubles citent le plus souvent la stigmatisation, le temps, et le manque de motivation comme barrières au signalement de leur condition.

L’étude s’est également intéressée aux facteurs qui pouvaient pousser ces femmes à cacher leur état psychologique. Les femmes sans emploi, avec un passé de troubles mentaux et, paradoxalement, celles qui souffraient de symptômes plus aigus, étaient plus susceptibles que les autres de cacher leur dépression.

Les femmes ayant identifié leur état comme résultant d’une dépression post-partum consultent également moins souvent. À l’inverse, celles bénéficiant d’un entourage à l’écoute sont plus susceptibles de parler à leur médecin. En résumé, celles qui ont le plus besoin d’aide sont celles qui en demandent le moins.

Impliquer l’entourage

« Notre travail met en lumière l’importance des réseaux de support, et le besoin d’objectiver les réactions extrêmement variées que peuvent avoir les femmes après l’accouchement, estime Betty-Shannon Prevatt, psychologue clinique, et auteur principal de l’étude. Nous devons faire en sorte de rendre normal le fait de parler de santé mentale, pour que les femmes puissent accéder plus facilement aux traitements. Le travail avec l’entourage est peut-être la clé. »

La dépression post-partum n’est pas une pathologie à prendre à la légère. C’est une condition sérieuse, qui, en plus des implications sur la mère, peut menacer la santé du nourrisson, notamment si la mère se détourne de son enfant. Une prise en charge rapide est importante.

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