C’est un nouveau coup de tonnerre dans une affaire de santé publique. La juge d’instruction, Annaïck Le Goff, chargée de l’enquête dans le cadre du procès sur les prothèses PIP, a rendu une ordonnance d’irrecevabilité concernant plusieurs plaignantes. Cette décision pourrait les priver d’indemnisation. Selon RTL, 2000 femmes seraient concernées.
A la suite du scandale des prothèses mammaires, les pouvoirs publics avaient recommandé aux femmes de procéder à des explantations. Sur les 30 000 porteuses de ces implants en silicone, un peu moins de la moitié (14327) avaient suivi, en octobre 2012, les conseils du ministère de la Santé. 10 000 d’entre elles l’avaient fait à titre préventif. Ces interventions sont prises en charge par l’assurance maladie.
Mais les défenseurs des victimes font valoir que ces opérations occasionnent une atteinte corporelle. Sans compter le préjudice moral qui y est associé. Selon l’un des avocats, Me Philippe Courtois, la juge marseillaise ne reconnaîtrait pas les « blessures involontaires », pour ces patientes puisqu’elles n’ont pas subi de rupture de prothèses.
Plusieurs études, dont une réalisée par l’Institut du sein à Paris, ont montré que le taux de rupture des prothèses PIP est quatre fois plus élevé qu’avec d’autres marques mais qu’elles n’étaient pas à l’origine d’un taux de récidive de cancer plus élevé. En revanche, les événements indésirables sont plus fréquents. L’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) rapportait, en octobre 2012, que 3290 femmes avaient été victimes de ruptures de prothèses et 1957 avaient subi des réactions inflammatoires.
Le 17 avril prochain, s’ouvrira à Marseille le procès de Jean-Claude Mas, le fabricant des implants PIP, pour « tromperie aggravée ».