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Journée mondiale de la ménopause

Ménopause : les idées reçues

Les idées reçues sur la ménopause ne manquent pas. En cette journée mondiale consacrée à cette étape très particulière de la vie d’une femme, le Dr Isabelle Delourdes vous propose d’en aborder certaines, vraies ou fausses.

Ménopause : les idées reçues SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

  • Publié le 18.10.2017 à 16h00
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Quand les règles s’arrêtent entre 45 et 55 ans, est-ce que la ménopause est là ?

Et bien pas forcément, bien que le terme ménopause signifie étymologiquement "arrêt des règles", avec un arrêt de la production d’hormones, œstrogène et progestérone, par les ovaires. Mais le plus souvent, cet arrêt n’est pas brutal : pendant 2 à 7 ans, les ovaires fonctionnent au ralenti pour finalement tarir leur « production ». Une période pendant laquelle les cycles deviennent de plus en plus  irréguliers et peuvent parfois s'arrêter alors que les ovaires produisent encore des œstrogènes. C'est la période de périménopause. Dans ce cas, votre gynécologue peut vous prescrire un progestatif (dix jours par mois) qui a parfois pour conséquence de faire réapparaître les règles.

Peut-on échapper aux bouffées de chaleur ?

Près de trois femmes sur quatre connaissent effectivement ce symptôme, mais à des degrés divers. Mais il faut savoir que ce n’est pas définitif, bien qu’assez durable dans le temps : elles persistent cinq ans chez la moitié des femmes et dix ans chez un quart d’entre elles. Par ailleurs, leur intensité est elle aussi variable. Pour les femmes qui en souffrent vraiment, il existe des traitements, en particulier les traitements hormonaux substitutifs (THS).

En dehors des bouffées de chaleur, ce traitement, le THS, n’est-il pas indiqué pour toutes les femmes ménopausées, dès la première bouffée de chaleur ?

Non, le THS est réservé aux femmes souffrant de troubles liés à la ménopause (notamment de bouffées de chaleur) avec un retentissement important sur la qualité de vie et chez celles qui présentent un risque élevé de fractures osseuses lié à une ostéoporose, mais seulement si les autres traitements indiqués dans la prévention de l'ostéoporose se sont révélés inefficaces.

Le traitement hormonal de la ménopause a été accusé d'augmenter le risque de maladie cardio-vasculaire ou de cancer. Qu'en est-il aujourd'hui?

Une étude récente (publiée dans le JAMA de septembre 2017) qui porte sur près de 27 500 femmes ménopausées, suivies pendant 18 ans, se montre rassurante : quand le traitement est utilisé pendant 5 à 7 années, il n'est associé à aucune augmentation du risque de mortalité à long terme.

Autre idée reçue :  on dit souvent qu’une femme ménopausée n’est pas à prendre avec des pincettes. Vrai ou faux ?

Il est certain que les modifications hormonales provoquent des sautes d'humeur, une hypersensibilité. A la puberté, les jeunes filles, et les personnes qui vivent avec elles, en ont fait l'expérience. Donc, à la ménopause, rebelote… Mais, là encore, il faut se garder de généraliser et ne pas tout mettre sur le dos des hormones. L’irritabilité ou l’humeur maussade peuvent aussi être liées au fait que les enfants s’en vont, que l’on se sent vieillir, etc…

Un vrai problème :  la sexualité. A la ménopause, la libido des femmes baisse : mythe ou réalité ?

Bien que pour chaque femme, ce soit différent, globalement, c’est vrai. Au moment de la ménopause, les ovaires et les glandes surrénales sécrètent moins d’hormones sexuelles : or moins d’œstrogènes signifie moins bonne lubrification vaginale ; de plus, le volume des organes génitaux a tendance à diminuer. C’est pourquoi les rapports sexuels deviennent plus douloureux. Autant dire qu’à ce moment-là de la vie, encore plus qu’à un autre, il faut parler, communiquer, faire preuve de patience…

Finalement, tous ces désagréments féminins sont dus à la diminution puis l’arrêt de la production d’hormones ?

Il y a quelques années, on aurait pu répondre « oui » à cette question. Mais des études récentes remettent un peu en cause cette théorie. Des généticiens affirment que les femmes connaissent la ménopause parce que les hommes ont eu une tendance par le passé à choisir des compagnes plus jeunes. Du coup, la fertilité serait devenue au fil du temps inutile pour les femmes après 45 ans. Mais les choses changent : et ces généticiens vont même plus loin en faisant le pari que grâce à l’allongement de l’espérance de vie et à la multiplication des grossesses tardives, l’âge de la ménopause pourrait s’adapter et reculer ? Cela reste un pari…

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