En 2014, le jour de la Saint-Valentin, Myriam Pavie apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. Cette assistante maternelle s’arrête quelques jours après son opération, puis décide de reprendre le travail tout en poursuivant ses traitements. « Des collègues me remplaçaient deux heures les matins où j’allais à l’hôpital. Le travail continuait, donc la vie aussi. Les enfants m’ont changé les idées, ils m’empêchaient de penser à la maladie », se rappelle Myriam, aujourd’hui en rémission.
Quand le diagnostic de cancer du sein tombe et que les traitements démarrent, aucune loi ne les oblige à en informer leurs employeurs, supérieurs hiérarchiques ou collègues. Néanmoins, la poursuite du travail en parallèle des traitements s’avère compliquée et surtout fatigante. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, trois mois après l’annonce du diagnostic, seulement 24 % des personnes travaillent encore, mais elles sont 75 % après 5 ans.
Indemnités en fonction du statut
Pour les patientes en âge de travailler et contraintes à l’arrêt maladie, les indemnités sont différentes en fonction du statut. Les salariés du régime général et agricole ainsi que les artisans et indépendants du commerce et de l’industrie peuvent bénéficier d’indemnités journalières ; elles s’élèvent à 50 % du salaire brut de référence pendant trois ans maximum. Quant aux demandeurs d’emplois, leur montant est basé sur les derniers bulletins de salaire.
Côté secteur public, les fonctionnaires contractuels demandent un congé maladie grave, de trois à six mois, renouvelable jusqu’à quatre ans maximum. Le salaire est maintenu la première année ; les suivantes, les patientes le touchent à 50 %. Même régime pour les agents titulaires, appelé Congé Longue Maladie, pendant trois ans maximum.
Enfin, les exploitants agricoles, sur décision de la Mutualité Sociale et Agricole, ont droit à une pension d’invalidité.
Pour tous les régimes, après l’âge légal de départ à la retraite, les patientes doivent demander le départ à la retraite pour inaptitude au travail.
Temps partiel thérapeutique
Les femmes qui souhaitent, comme Myriam, reprendre leur activité professionnelle après un arrêt de travail, pourront opter pour un mi-temps thérapeutique relativement souple, c’est-à-dire travailler à 40, 50 ou 60 % du temps. Celui-ci permet de reprendre progressivement leur ancienne activité, avec le même salaire. L’entreprise rémunère les heures effectuées et la sécurité sociale verse la somme manquante pour atteindre le salaire à temps plein. Ce contrat est renouvelable pendant quatre ans maximum, dont il faut soustraire le temps de l’arrêt maladie.
Reclassement parfois
Certaines patientes ne peuvent plus exercer le même poste au sein de leur entreprise. Elles choisiront le contrat de rééducation professionnelle, de trois mois à un an renouvelable. Le reclassement professionnel permet de changer d’orientation professionnelle, d’effectuer des stages ou d’obtenir un nouveau diplôme.
La maladie en elle-même ne peut être motif de licenciement. Mais celui-ci est possible pour inaptitude au travail. Dans ce cas, la patiente peut demander à divers organismes un bilan de compétences et effectuer une formation.