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Puberté précoce : les perturbateurs endocriniens en cause

De plus en plus d’enfants, surtout des filles connaissent une puberté précoce. Le traitement est relativement simple, mais surtout nécessaire pour éviter de stopper définitivement la croissance de ces enfants.

Puberté précoce : les perturbateurs endocriniens en cause KatarinaGondova/Epictura

  • Publié le 22.10.2017 à 12h00
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C’est un cas extrêmement rare qui a ému la terre entière la semaine dernière. Emily Dover une petite Australienne a vu ses règles apparaître… à 4 ans. Et tous les autres signes extérieurs d’une puberté ont suivi. S’il est vrai que son cas est lié à une maladie hormonale curable, de plus en plus de cas de puberté précoce sont répertoriés.

Tout commence souvent par une plainte surprenante, « J’ai mal à ma poitrine ! » et la constatation par une maman hébétée, qu’à l’endroit désigné par la fillette deux petits seins sont en cours de formation.  Ce peut-être aussi l’arrivée inopinée des règles.

Avant 9 ans

La puberté normale apparaît entre 9 et 13 ans pour la fille (moyenne 11 ans) et 11 et 15 ans pour le garçon (moyenne 13 ans).  Il faut s’inquiéter Quand les premiers signes surviennent à 8, 9 ans,  ou même avant. Car la puberté précoce n’est pas dénuée de conséquences.

Les hormones, sécrétées trop tôt, déclenchent un processus, normal mais prématuré, qui va se traduire entre autres par l’apparition de poils, le gonflement des testicules ou la survenue des règles. Rien qui puisse paraître grave, si ce n’est déplaisant pour des enfants dont la maturation psychologique reste à leur âge calendaire.

Arrêt de la croissance

Mais un seul symptôme est médicalement préoccupant et peu visible au moment de la puberté : l’arrêt de la croissance. L’os reçoit des hormones le signal qu’il a atteint la taille adulte.  La croissance est donc stoppée. Elle est harmonieuse, mais l’enfant gardera à vie une taille très inférieure à la normale.

Toute suspicion de puberté précoce doit être explorée par un spécialiste. Les examens ne nécessitent pas plus d’une demie journée à l’hôpital. On dose d’abord les hormones dont le taux est toujours trop élevé. Puis une radio du poignet permet de donner très précisément l’âge réel des os. Si tous ces examens confirment la puberté précoce, une IRM de l’hypophyse, une petite glande située au milieu du cerveau, responsable de la sécrétion des hormones, est demandée. Dans plus de 90% des cas, ce bilan rassurant permettra de commencer les injections d’un produit qui va freiner la production des hormones. Un traitement pour lequel on possède plus de 25 ans de recul et qui n’a jamais montré d’effets secondaires, à part d’exceptionnels cas d’allergie. Les résultats sont rapides, mais les piqures doivent être poursuivies pendant deux ans.

 Impact psychologique

 La médecine a longtemps oublié l’impact psychologique de l’arrivée trop rapide d’un enfant dans le monde hormonal des adultes. La situation n’est pas facile à gérer lorsque le physique d’un enfant devient celui d’un adolescent, au milieu de copains et copines restés pré-pubères. Il est fondamental de prendre en compte cet aspect de la puberté précoce, d’en parler et de s’aider de psychologues qui connaissent bien les réponses simples à apporter à l’enfant et à sa famille.

Perturbateurs endocriniens

Reste pour les spécialistes l’énigme de la fréquence croissante des cas. Certes l’hérédité est un facteur important et une mère ou un père qui ont vécu ce problème, doivent être vigilants.Mais aujourd’hui des substances sont montrées du doigt et largement suspectés : les perturbateurs endocriniens sont. Ces substances chimiques – comme les phtalates, bisphénols, parabens, retardateurs de flammes, etc… sont omniprésentes dans les pesticides, insecticides, plastiques, jouets, cosmétiques… Elles ont une activité « œstrogène-like » c'est-à-dire qu'elles altèrent le système hormonal de l'être humain en mimant l'effet de l'œstrogène naturel : le processus de puberté peut démarrer plus tôt.

Obésité

Autre piste sérieuse : le changement des habitudes alimentaires depuis une trentaine d’années. En particulier la vague d’obésité qui passe sur le monde industrialisé et qui dit surpoids ou obésité, dit cellules graisseuses en surnombre. Or, ces cellules, les adipocytes sont capables de fabriquer des stéroïdes, en particulier de l’œstrogène naturel… Les pédiatres ont en effet constaté qu'une prise de poids progressive dès le plus jeune âge avec un rebond de la courbe de corpulence vers 3-4 ans est très souvent responsable de puberté précoce chez les filles.

 

Alors que faire pour prévenir une puberté précoce ? S’il est très difficile de supprimer tous les perturbateurs endocriniens de notre environnement, il faut quand même surveiller l’alimentation des enfants et consommer le moins possible de produits transformés. Il faudrait aussi les inciter à plus d’activité physique et surtout consulter dès que l’on constate un bourgeonnement des seins ou une augmentation des testicules avec des modifications du comportement de son enfant.

 

 

 

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