Une paralysie du visage, des difficultés à trouver ses mots, une lèvre tombante... Ces symptômes, apparaissant brutalement, doivent immédiatement faire penser à un accident vasculaire cérébrale (AVC). Cette « attaque cérébrale », provoquée soit par un arrêt brutal de la circulation sanguine à l'intérieur d’une artère du cerveau, soit par la rupture d’une artère avec saignement dans le crâne ou le cerveau, cause plus de 30 00 morts par an, dont une majorité de femmes (18 625). Elle est pourtant mal connue des Français selon un sondage réalisé par l’institut Odoxa pour la Fondation sur la recherche contre les AVC, Le Figaro et RTL*.
Ce sondage est riche d'enseignements : près d’un Français sur cinq pense que « l’AVC est situé au niveau du cœur », confondant cet accident avec l’infarctus du myocarde. Seuls 23 % des sondés savent que l’AVC est la première cause de mortalité chez la femme, devant le cancer du sein et l’infarctus du myocarde. Enfin, un quart des Français pensent que cette maladie ne peut pas toucher les enfants, et 2 % croient que cela ne concerne que les personnes âgées. Or, si les personnes âgées sont majoritaires, l'AVC touche aussi des jeunes (12?% ont entre 20 et 50 ans).
Plus grave, une partie importante de la population a encore de très mauvais réflexes : 35 % des sondés n’appelleraient pas le 15 en cas d'AVC. Or, l'AVC est une urgence médicale absolue, et une prise en charge rapide permet de limiter les séquelles. Pour rappel, lors d'un AVC, une minute de perdue, ce sont deux millions de neurones détruits... Les AVC ont des conséquences très variables. Plus de la moitié des gens en gardent des séquelles. Environ 1 individu sur 10 récupère complètement.
Comment détecter un AVC ?
Certains signes très fréquents doivent donner l’alerte :
• Une faiblesse musculaire, une paralysie d’un membre (impossibilité de lever le bras) ou du visage (impossibilité de sourire avec lèvre tombante d’un côté), le plus souvent d’un seul côté du corps (« hémiplégie »),
• Une perte de sensibilité ou un engourdissement d’un ou plusieurs membres ou du visage, également d’un seul côté du corps,
?• Une perte de la vision d’un œil (« cécité unilatérale ») ou de la moitié du champ visuel pour chaque œil (« hémianopsie »), ou encore une vue double d’apparition brutale (« diplopie »),
• Des difficultés à parler, soit en raison d’une difficulté à articuler (« dysarthrie ») ou à trouver ses mots, soit en raison de l’utilisation de mots incompréhensibles ou de difficultés à comprendre ce que l’on entend (« aphasie »),
?• Des troubles de l’équilibre ou de la coordination des membres de survenue brutale, avec une difficulté à marcher, comme un homme ivre,
• Des troubles de la vigilance pouvant aller jusqu’au coma,
• Un mal de tête brutal, intense et inhabituel.
Les bons réflexes à avoir pour prévenir les AVC
La régression des signes au bout de quelques minutes ne doit en aucun cas rassurer : les déficits neurologiques soudains régressant rapidement portent le nom « d’accident ischémique transitoire » (ou « AIT »). Ils doivent eux aussi conduire à consulter immédiatement.
Avec l'amélioration de la prise en charge des AVC, les médecins se focalisent désormais sur la question de la prévention. Cinq facteurs sont primordiaux pour faire baisser les risques d'AVC : contrôler la pression artérielle (et donc lutter contre l'hypertension), manger sainement, lutter contre la sédentarité, contrôler son cholestérol, avoir une activité physique et arrêter de fumer.
* Cette étude a été menée entre le 4 et le 5 octobre par questionnaires Internet auprès de 986 personnes, représentatives de la population française.