On se souvient de la polémique sur les pilules contraceptives de 3e et 4e génération, soupçonnées de provoquer des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Affaire classée sans suite par la Justice, faute de preuves.
Une nouvelle étude démontre, elle, que les contraceptifs hormonaux récents, c’est-à-dire pilules de 3e et 4e génération, dispositifs intra-utérins ou progestatifs injectables – augmentent les risques de développer un cancer du sein.
Des études aux résultats différents
Les effets secondaires de la contraception hormonale font débat au sein de la communauté scientifique depuis des années. De précédentes études ont montré le lien entre prise de pilule et développement de différents cancers, y compris le cancer du sein. D’autres ont souligné que la pilule pouvait diminuer les risques, notamment pour les cancers utérins, ovariens et colorectaux.
Mais trop peu se penchaient sur les contraceptions hormonales les plus récentes. C’est chose faite, avec cette nouvelle étude publiée par des chercheurs danois et écossais dans le New England Journal of Medicine.
La durée, un facteur aggravant
Pour cela, les scientifiques ont suivi près de 1,8 million de femmes âgées de 15 à 49 ans, sur une période de 11 ans en moyenne.
Ces femmes utilisaient ou non des contraceptifs hormonaux. Sur tous ces cas, 11 517 cancers du sein ont été diagnostiqués.
Selon les conclusions des chercheurs, plus les femmes prenaient un contraceptif hormonal depuis longtemps, plus elles avaient des risques de développer un cancer du sein. À partir de dix ans de prise, ils augmentent de 26 à 51 % concernant la pilule, de 11 à 33 % pour les dispositifs intra-utérins (anneau vaginal ou stérilet hormonal, pas en cuivre).
Mais il faut relativiser. Sur cette tranche d’âge, 15-49 ans, le risque est limité. Moins de 1 % des cas. Pour les femmes plus âgées, il augmente, bien que les chercheurs aient moins d’informations sur les autres facteurs de risques.