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1 % des Françaises accouchent à la maison

3 voire 2 jours à la maternité. Pourquoi pas ? A condition d’être bien surveillée au retour…

Par Camille Sabourin

L'assurance maladie a toujours voulu réduire la durée d'hospitalisation des "mamans" à la maternité... Economiquement, il y a des centaines de millions à économiser... Mais médicalement, est-ce que c'est souhaitable ?

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La grossesse, ce n’est pas une maladie et accoucher, pas un accident. Raccourcir la durée de séjour à la maternité ne pose pas de problèmes pour la mère et l’enfant, à condition d’y mettre des garde-fous.

Variable d’une maternité à l’autre

La durée de ce séjour est variable d’une maternité à l’autre : entre 4 à 5 jours. Mais de nombreuses maternités avaient déjà ramené ce délai à 3, voire deux jours. Il n’y a pas de problème à rester moins longtemps, juste des précautions à prendre.
Depuis une trentaine d’années, les femmes, qui sont mieux suivies, mieux préparées, accouchent plus vite, saignent moins et souffrent donc moins d’infections. C’est un certitude. Elles sont donc plus en forme. En fait pour être franc, la deuxième partie du séjour en maternité est surtout consacrée à la « formation » de la mère. Selon le personnel des maternités, malgré internet et contrairement à ce que l’on pourrait penser, il y a encore pas mal de mères d’un premier enfant qui sont complètement démunies.

Prendre quelques précautions

Il faut être surveillée au moins quotidiennement, et par des gens compétents. Un exemple très classique : au  4e jour, le problème des jaunisses est à surveiller de près. Si on n’est pas professionnel, elles sont parfois difficiles à voir.

Il y a aussi un facteur non négligeable qui va dans le sens de l’assurance maladie : le souhait de celles qui en sont à leur deuxième accouchement et qui savent qu’elles se reposent mal à hôpital. Une enquête réalisée il y a quelques années par le Collectif Interassociatif autour de la grossesse avait montré que 56 % des femmes trouvent la durée de séjour adaptée. Mais elles sont 38 % à préférer rentrer plus tôt chez elles, quasiment que des femmes ayant déjà accouché au moins une fois.

La durée n’est pas la même pour un accouchement par césarienne ou par voie basse : il faut ajouter deux jours de plus minimum en cas de césarienne.

Le suivi après l’accouchement n’est pas forcement médical. C’est pourquoi les sages-femmes veulent être associées au retour précoce à domicile.

En résumé, je dirai peu importe qu’on ne reste que trois jours, mais il faut un contact quotidien à domicile, pendant au moins une semaine.

Les Françaises passent 1,2 jour de plus que dans les autres pays développés pour un accouchement, soit 4,2 jours contre 3 jours.

Accoucher à la maison...

C'est le souhait de certaines femmes... Mais dans le monde, 90 % des femmes accouchent à la maison. Ce serait pour les femmes françaises un vrai retour en arrière. La mortalité a été divisée en France par 20 en 70 ans grâce à la surveillance de la grossesse, mais aussi parce que l’équipe médicale est prête à intervenir en urgence. Dans l’hexagone, 20 % des accouchements se font avec césarienne, 20 % sont déclenchés, 80 % avec péridurale.

Mais c’est vrai que le retour à la maison est très tendance, surtout à l’étranger : 30 % des naissances aux Pays-Bas contre moins de 1 % en France. Cela se traduit par la création de « maisons de naissance ». Le juste milieu entre la maternité et la maison. C’est encore expérimental en France.