Près de 200 000 procédures de chirurgie de l’obésité ont été réalisées en Europe en 2017. Depuis quinze ans, leur nombre a été multiplié par cinq. L’association européenne d’étude de l’obésité pointe des manquements dans le suivi des patients après l’opération.
Elle publie une liste de recommandations pour une meilleure prise en charge.
Une meilleure connaissance des risques
Luca Busetto, professeur de médecine interne à l’université de Padoue en Italie, explique : « Des connaissances et compétences particulières sont nécessaires pour donner aux patients des soins efficaces et appropriés après une opération chirurgicale ».
Après avoir subi une opération bariatrique, les patients sont susceptibles d’avoir des complications très particulières. Celles-ci ne sont pas toujours connues par les différents praticiens qu’ils consultent : nutritionnistes, infirmières, médecins généralistes... « Nous pensons qu’avec la diffusion des connaissances et techniques, beaucoup de problèmes pourraient être résolus, et de manière plus simple et moins coûteuse », ajoute Luca Busetto. Ce qui, à terme, devrait permettre de gérer plus efficacement la hausse du nombre de chirurgies de l’obésité en Europe.
De nombreux déficits nutritionnels
Parmi les risques qui suivent une chirurgie bariatrique, les déficits nutritionnels. Le manque de fer ou de vitamines peut être lié à la réduction de la capacité de l’estomac et aux ajustements alimentaires réalisés. Les experts recommandent de faire des prises de sang tous les trois à six mois après la chirurgie pour surveiller ces éléments.
Les médecins généralistes doivent aussi s’assurer que la personne consomme suffisamment de protéines. Enfin, pour les femmes, la période post-opératoire est synonyme de plus grande fertilité, mais aussi de plus grands dangers pour l’enfant en cas de grossesse.
Les risques sont variés, d’où la nécessité de suivre les patients dans les mois et années qui suivent l’opération.