Parce que l’organisme sort, pour la plupart des Français, d’une débauche gastronomique impressionnante. Parce que cette phase de boulimie nationale survient chez des Français qui se trouvent – très souvent à juste titre – trop gros, pour près de 60% d’entre eux. Alors, la porte est largement ouverte à toutes les méthodes fantaisistes dont raffolent les gazettes féminines et qui conduisent inéluctablement au phénomène du yoyo.
Le corps est plus intelligent que les régimes. L’effet Yoyo : perdre 1 kilo en quelques jours et en regagner deux en quelques semaines, dès que la volonté ou la vigilance se relâchent et que le corps pour compenser la période de famine qu’il vient de connaître se dépêche de faire des réserves.
La difficile quête de la perte de poids
La moitié des Européens aimerait perdre du poids... Sans y parvenir malgré des dizaines de théories, essentiellement basées sur la privation, mais qui ne tiennent pas compte de l’intelligence du corps humain.
C’est important de comprendre que nous sommes les survivants des grandes famines de la préhistoire et aucun médecin au monde ne pourra gommer cette évidence. L’humanité a passé la quasi totalité de son existence à résoudre deux problèmes : comment trouver à manger, et surtout comment répondre aux inévitables périodes de disettes.
L’homme moderne se charge (imparfaitement) de la première ; la physiologie a su répondre à la deuxième grâce à une unité microscopique de stockage : l’adipocyte.
La cellule graisseuse est intelligente
Adipocyte : c’est ainsi que se nomme la cellule qui compose la graisse, et que l’on a longtemps considérée comme une « bonne grosse cellule » sans intérêt... Ce qui est injuste et surtout inexact. Découvrir son fonctionnement a permis de comprendre le mécanisme de la prise de poids en excès, et que la graisse ne se stocke pas uniquement pour perturber notre silhouette sur les plages.
Le secret est dans le circuit de notre énergie. Celle-ci provient du sucre, « l’essence » de nos muscles. Sans sucre, l’homme serait immobile ! Tout le monde a d’ailleurs pu constater, en cas de coup de pompe, l’effet quasi miraculeux d’un morceau de sucre... Mais il se stocke très mal et en très petite quantité : au bout de quelques minutes d’effort, il y en a plus de disponible. Le chasseur de la préhistoire aurait dû se trouver démuni, lorsque la traque de son gibier durait des heures. Certes, la nature lui avait donné le goût spontané du sucré ; vous avez remarqué qu’en cas de fringale, on a rarement envie de manger des brocolis. Des sucres qui provoquent aussi une réaction immédiate de plaisir, qui est sans doute la raison pour laquelle on en abuse souvent.
Mais surtout, l’organisme sait mettre le sucre en réserve, sous forme de... graisse ! Un seul bémol à cette mécanique parfaite : le corps a été conçu pour résister à la famine de la nuit des temps, il stocke donc avec beaucoup de facilité, mais déteste déstocker. Il ne le fait qu’avec beaucoup de parcimonie. Pour la survie de l’espèce, il fallait qu’il soit plus facile de grossir que de maigrir, et stocker le sucre sous forme de graisse est un acte fondamental de notre survie, placé sous la responsabilité d’une cellule très particulière qui s’appelle un adipocyte.
Notre ancêtre Cro-Magnon reste donc le modèle à suivre.
Il n’était pas obèse pour deux raisons : il mangeait moins que nous (ou plus difficilement) et chez lui, la pratique du jogging était une nécessité : d’interminables heures de chasse dans la nature, l’ancêtre du fitness. Il ne savait toutefois pas ce que manger équilibré voulait dire. Ses descendants n’ont donc aucune excuse : manger (un peu moins), mieux et surtout augmenter, grâce à l’activité physique, le « tirage » de la machine humaine, rien de bien compliqué pour rendre le sourire à la moitié d’Européens dont le surpoids devient l’obsession.
« Nous sommes les survivants des grandes famines de la préhistoire et aucun médecin au monde ne pourra gommer cette évidence. »