Le diabète de type 2 est l’épidémie silencieuse mondiale du XXIème siècle. Apprendre que l’on est diabétique devrait être une information à prendre avec autant de sérieux que l’annonce d’une maladie très grave.
Sombre perspective pour les jeunes Américains nés depuis l'an 2000 : un sur trois va développer un diabète au cours de sa vie ! Cette estimation n'a rien de farfelue, elle émane du très sérieux « Center For Disease Control », le CDC d'Atlanta, qui a mené une étude auprès de 326000 Américains depuis seize ans. Selon le responsable du département diabète du CDC, « le risque de développer cette maladie tout au long de sa vie est de 33 % pour les hommes et 39 % pour les femmes », toutes ethnies confondues.
Et ces chiffres sont encore beaucoup plus inquiétants si l'on s'intéresse à la communauté hispanique, qui constitue un tiers des Américains : une fréquence de 45 % pour les hommes et 53 % pour les femmes ! Lorsqu'on sait qu’en moyenne, diagnostiquer un diabète à l'âge de 40 ans, c'est annoncer à la personne une espérance de vie réduite de plus d'une dizaine d'années, on comprend mieux pourquoi ce spécialiste n'hésite pas à parler d'épidémie du XXIèmesiècle.
Pourtant, les Etats-Unis ne découvrent pas le problème, il ne fait que s'amplifier. En effet, le nombre de diabétiques a augmenté de près de 50 % au cours des dix dernières années. C'est aujourd'hui la 5e cause de mortalité par maladie aux Etats-Unis. Et si la courbe ne connaît pas de modification, la fréquence augmentera de 165% au milieu de notre siècle.
Pour les autorités sanitaires américaines, la prévention du diabète doit donc devenir une priorité nationale. Et les mesures préventives sont simples. Le responsable du programme national d'éducation les a résumées en deux mots : modification des habitudes alimentaires et réhabilitation de l'exercice physique. Des mesures d'une grande simplicité, mais particulièrement difficiles à faire admettre dans un pays où les conduites alimentaires aberrantes et la sédentarité sont la règle.
Autre moyen de juguler l'épidémie, sensibiliser la population des pré-diabétiques, c'est-à-dire ceux qui ont un taux de sucre supérieur à la normale mais pas assez élevé pour que l'on puisse porter le diagnostic de diabète. Chez ces personnes, le risque de voir se développer la maladie peut être divisé par deux, à condition qu'elles suivent les mesures des programmes sanitaires américains, qui ne sont guère différentes de celles recommandées en Europe :
• Perdre 5 à 7 % du poids,
• Diminuer leur consommation de graisse,
• Effectuer 30 minutes de marche rapide 5 jours par semaine.
Ce ne sont pas moins de 16 millions d'Américains qui sont directement concernés ! Et pour être complet, ajoutons 4 millions de Français...