Plus que quelques mois à attendre… Après des années de combat pour avoir un enfant, Derya Sert, une jeune turque de 22 ans, voit le bout du tunnel. Il y a deux ans, elle a été la première femme au monde à bénéficier d’une greffe d’utérus à partir d’une donneuse décédée. Aujourd’hui, elle est la première femme au monde, née sans utérus, à être enceinte. Ses médecins de l’hôpital universitaire Akdeniz d’Antalya, l’ont annoncé : « Les tests préliminaires de ces deux dernières semaines sont compatibles avec une grossesse ». Et « la santé de la patiente est bonne », ont-ils ajouté. Plusieurs embryons fécondés in vitro à partir des ovules de la jeune femme et des spermatozoïdes de son mari se sont donc bien implantés dans l’utérus de la jeune femme. Cela représente évidemment un grand espoir pour toutes les femmes nées sans utérus ou celles qui ont du subir une ablation. En France, une fille sur 4500 est touchée par le syndrome de Rokitanski, et vient donc au monde sans utérus. Quant aux hystérectomies, il y en a environ 70 000 par an mais la majorité concerne des femmes qui ne sont plus en âge de procréer.
Si la grossesse de Derya Sert est évidemment une bonne nouvelle, il est pour le moment trop tôt pour en conclure que la greffe d’utérus est une technique sans risque. Pour éviter un rejet du greffon, la jeune femme est sous traitement immunosuppresseur, ce qui présente des risques pour le fœtus. Ces médicaments anti-rejet peuvent en effet être à l’origine de malformations fœtales. Par ailleurs, Derya devra accoucher deux mois avant le terme, ont précisé les médecins.
Tous les regards sont donc tournés vers la Turquie. Les femmes mais aussi les trois autres équipes médicales qui travaillent dans le monde sur la greffe d’utérus. En France, le CHU de Limoges est en pointe. Mais, l’équipe du Dr Pascal Piver en est encore au stade des études de faisabilité de prélèvement de l’utérus. Les premières greffes d’utérus en France ne devraient donc pas voir le jour avant quelques années.