Un verre de vin midi et soir. C’est ce que boit le président de la République Emmanuel Macron. Il l’a déclaré en marge de sa visite au salon de l’agriculture.
Si cette réplique a sûrement fait plaisir aux viticulteurs présents, elle a fait réagir le monde médical. Surtout, face à cette phrase : « Il y a un fléau de santé publique quand la jeunesse se soûle à vitesse accélérée avec des alcools forts ou de la bière, mais ce n’est pas avec le vin ».
Des médecins répondent dans une tribune publiée lundi 5 mars dans Le Figaro, titrée « Vu du foie, le vin est bien de l’alcool », et réclament un plan national alcool.
Le vin représente 60% de la consommation des Français
Emmanuel Macron a déclaré qu’il n’y aurait pas de durcissement de la loi Evin. C’est cette loi qui interdit notamment la publicité pour l’alcool. Un discours rejoint par le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner. Il a affirmé sur BFMTV : « Il y a de l’alcool dans le vin mais c’est un alcool qui n’est pas fort. »
Des propos qui ont fait réagir ces médecins signataires. « Les effets sur la santé ne dépendent pas du type d’alcool, que ce soit du vin, des spiritueux ou de la bière ; ce qui compte, en termes de toxicité, c’est la quantité d’alcool bue », signale la tribune.
Elle rappelle qu’en France, la consommation de boissons alcoolisées est l’une de plus fortes d’Europe. Les Français boivent en moyenne 12 litres d’alcool pur par an, soit 2,6 verres à 10 grammes d’alcool le verre par jour. Le vin représente 60% de cette consommation selon ces scientifiques. Aussi, il serait la deuxième cause de cancers après le tabac.
Neuf médecins signataires
Ces données sont la raison pour laquelle les signataires réclament un plan national alcool du gouvernement. Parmi les neuf signataires de cette tribune, Bernard Basset, vice-président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et en addictologie (Anpaa), Nicolas Simon président de l’Anpaa, Irène Frachon, pneumologue à Brest ou encore Amine Benyamina, professeur de psychiatrie et d’addictologie universitaire à Paris-XI. Le 28 février, déjà, trois médecins réagissaient dans une tribune du Monde des propos du président.