Cheval de bataille d’Agnès Buzyn, la lutte contre le tabagisme est l’une des mesures-phares du volet prévention de la stratégie santé du gouvernement, présenté lundi 26 mars par le Premier ministre Édouard Philippe et la ministre de la Santé dans les locaux de Santé publique France, à Saint-Maurice (Val-de-Marne).
Parmi les mesures annoncées, celle du remboursement progressif des traitements anti-tabac, comme l’est n’importe quel médicament. Cette nouvelle prise en charge remplacera le forfait de 150 euros par an jusqu’ici accordé aux fumeurs se faisant prescrire des substituts nicotiniques tels que les patchs, les gommes, les pastilles ou les inhalateurs.
Le but, a expliqué la ministre de la Santé, est de « lever les freins liés à l’avance de frais systématique » entraînée par le forfait afin d’inciter davantage les fumeurs à en finir avec la cigarette. « Ce mouvement est progressif car il implique une démarche des laboratoires. Un premier produit sera inscrit dès cette semaine au remboursement », précise le gouvernement.
Le tabac responsable de 73 000 morts par an
Ce meilleur remboursement des substituts nicotiniques s’inscrit dans la volonté du gouvernement de lutter contre le tabagisme en proposant une vraie politique de prévention, en complément de la politique d’augmentation de la fiscalité sur le tabac.
Le 1er mars dernier, une nouvelle augmentation d’un euro du prix du paquet de cigarettes porte désormais celui-ci à environ 8 euros. D’ici novembre 2020, son prix devrait être d’environ 10 euros. « En France, plus de 13 millions de personnes fument », déclare le gouvernement, qui rappelle que le tabac est une « source majeure de cancers, de maladies cardio-vasculaires et d’insuffisances respiratoires », « responsable de 73 000 décès chaque année ».
Vaccination contre la grippe et dépistage du cancer du col de l’utérus
Autre mesure importante du volet prévention de la stratégie santé annoncées hier par le gouvernement : la généralisation « dès 2019 » de la vaccination en pharmacie contre la grippe après le succès d’une expérimentation menée cet hiver en Nouvelle-Aquitaine et en Auvergne-Rhône-Alpes sur certaines populations.
Il est aussi question d’« introduire un troisième programme national de dépistage organisé » contre le cancer du col de l’utérus. « Concrètement, toutes les femmes n'ayant pas réalisé de frottis dans les trois dernières années seront invitées à le faire, avec une prise en charge à 100% du frottis", annonce le gouvernement. Ce dernier estime à 400 millions d’euros son investissement sur cinq dans le plan prévention.