Avec l’arrivée du soleil, sortent les bâtons… de marche.
Histoire vécue
C’était il y a un certain temps. Il avait un parfait look d’écolo-tabagique, ce qui n’est pas incompatible. Pur produit pili-pili, roquette, eau claire et Gitanes sans filtre. Visiblement pas gêné par mon regard narquois. J’étais en train de peiner à un petit dix minutes quinze secondes au kilomètre – comme la voix suave de mon application venait de me l’annoncer – soit pas encore 6 kilomètres/heure, mon but de la semaine. La vision de cet écorché, perdu en bord de Seine alors qu’il était équipé comme un skieur de fond, m’avait redonné le sourire. Droit comme un I, lançant deux grands bâtons de ski en des moulinets rapides, la vision de cet homme avait été assez furtive, mais tout de même réjouissante. Puis je l’avais oublié, concentré sur ma souffrance.
Cela a commencé par un bruit ressemblant à celui d’un vélo mal réglé, puis un souffle rauque et – je vous assure que c’est vrai – une sorte de vent arrière, lorsqu’il m’a doublé quelques dizaines de minutes plus tard. Juste le temps de le reconnaître et il avait vite pris une cinquantaine de mètres. Je m’étais promis de ne pas courir. Trop traumatisant pour mes articulations. Mais je voulais en avoir le cœur net. Très vite mon compteur a dépassé les 10 kilomètres/heure. Sans que je regagne le moindre mètre. Mes poumons ont crié grâce avant mon corps.
C’était mon premier contact avec la marche nordique qui depuis, vous devez le constater lors de vos jogging dominicaux, a fait beaucoup d’adeptes… Et ils ont raison ! La marche nordique n’était pas un passe-temps de Suédois déprimés mais une vraie façon d’optimiser intelligemment l’effort de la marche à pied, grâce à deux bâtons qui n’ont qu’une vague ressemblance avec ceux du ski de fond. Ils permettent, en plus d’une vraie stabilité en randonnée, de gagner en puissance et en efficacité.
Depuis ce jour, je ne me moque plus de ces étranges marcheurs qui n’ont pas fait tant d’émules que cela. C’est dommage, mais dans notre pays, la peur du ridicule l’emporte souvent sur le pragmatisme.
Résolument pro marche…
L’exercice physique naturel de tous les bipèdes est la marche qui leur a permis de se déplacer. C’est une activité très douce pour les articulations, à la différence de la course à pied. Une notion facile à comprendre. Lorsque l’on court, en fonction de l’intensité de cette course, les membres inférieurs supportent une contrainte et des chocs représentant de 2 à 4 fois le poids du corps. À titre de comparaison, la marche à pied n’oppose une contrainte que de 1,5 fois le poids du corps.
Il y a marche et marche…
Le shopping du week-end, c’est aussi de la marche… Et on ne peut pas être contre, à condition qu’il dure assez longtemps. La différence entre un athlète et un obèse qui courent le marathon… c’est que l’athlète va arriver plus vite. Mais au total, pour la même distance, c’est l’obèse qui aura dépensé le plus de calories.
Tous les moyens sont bons pour marcher : objectifs de promenade (et pendant la marche, même rapide, la conversation doit toujours rester possible, ce qui est la meilleure méthode pour contrôler l’essoufflement), marche nordique avec des bâtons, tapis en salle de sport… L’essentiel est de marcher le plus rapidement possible, mais sans provoquer ni douleur, ni essoufflement. L’idéal est de s’aider d’un podomètre (ou d’une application adéquate sur votre Smartphone) et d’un cardio fréquencemètre, pour augmenter chaque jour, si possible, la durée et surtout, la distance.
Si vous n’aimez pas la marche… le vélo !
Pour ceux qui sont en surpoids important, le retentissement sur les articulations milite pour la pratique d’une activité physique en "apesanteur relative". C’est le domaine de prédilection du vélo. Les conditions météorologiques, de circulation, ou les risques de chute peuvent parfaitement être évités par la pratique en intérieur, sur un vélo destiné à cette fonction ou tout simplement, avec un vélo de route, sur un home trainer. Pédaler, de plus en plus vite et de plus en plus énergiquement, grâce aux compteurs que possèdent ces vélos d’appartement, peut alors se faire devant un écran de télévision, ce qui permet de conserver les habitudes de sédentaire invétéré !