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Comme Angelina Jolie : 5% des Françaises à risque font une mastectomie

Par Bruno Martrette

En France, les femmes porteuses d'un gène de prédispostion au cancer du sein, comme Angelina Jolie, sont une minorité à faire une mastectomie.

La mère d'Angelina Jolie est morte a 56 ans d'un cancer du sein. Ce décès a conduit l'actrice américaine, porteuse du gène BRCA1 de prédispostion au cancer du sein,  à procéder à une double mastectomie. En France, les médecins auraient, sans doute, proposé un autre protocole à la comédienne avant de recourir à une ablation des seins.

La prescription de l'analyse génétique BRCA est très encadrée. Elle est proposée aux femmes qui ont 3 membres de la même branche parentale victimes de ces cancers. Résultat, sur les 22 489 consultations génétiques réalisées en France pour le syndrome seins-ovaires, 9627 ont donné lieu à un examen génétique. Et moins de 5% des femmes porteuses de ces gènes optent pour une mastectomie, alors qu'elles sont 33% aux Etats-Unis.

 

Ecoutez le Pr Dominique Stoppa-Lyonnet, chef du service génétique oncologique à l'Institut Curie



Comment peut-on expliquer une telle différence ? L'Institut national du cancer (Inca) a fixé des recommandations très précises aux professionnels de santé. Cette prise en charge est coordonnée et conduite par un médecin traitant dans le cadre de consultations d'oncogénétique. Elles interviennent au sein d'une équipe multidisciplinaire
Pour les femmes présentant les gènes défectueux, une surveillance active est mise en place avec une prise en charge régulière du risque mammaire. Ce suivi clinique mammaire est biannuel et doit débuter dès l'âge de  20 ans.
Le suivi radiologique mammaire débute lui dès l'âgé de 30 ans. Il consiste en la réalisation, sur une période n'excédant pas 2 mois, d'une mammographie, et d'une échographie en cas de seins denses, et d'un examen par IRM. Cette surveillance radiologique doit être réalisée à un rythme annuel. Et dans l'état des connaissances actuelles, il n'y a pas de limitation dans le temps de ce suivi clinique. 

Dans une minorité de  cas, la mastectomie peut être une alternative à la surveillance mammaire. Son bénéfice est maximal si elle est réalisée après 40 ans.

Enfin, concernant le risque ovarien, une échographie pelvienne est réalisée annuellement à partir de l'âge de 35 ans. Mais contrairement au cancer du sein, l'ablation des ovaires est recommandée à partir de 40 ans. Cette différence tient au fait de l'incertitude de l'efficacité en termes de morbidité, et mortalité de l'échographie. 

Petit bémol dans le dispositif français,  selon le Pr Dominique Stoppa-Lyonnet, membre du comité oncogénétique de l'Inca, on estime qu'à ce jour en France, 1 femme sur 500 aurait ces gènes défectueux. Or, 13 000 femmes seulement sont identifiées. Près de 120 000 s'ignorent !


Ecoutez le Pr Dominique Stoppa-Lyonnet


 

 

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