Mieux vaut prévenir que guérir ! C'est sans doute ce qui se disent de nombreuses femmes porteuses de prothèses mammaires PIP contenant un gel de silicone frauduleux. En effet, selon le dernier bilan arrêté fin mai par l'Agence de sécurité du médicament (Ansm), parmi les 16 426 femmes ayant subi une explantation d’une de leurs prothèses, 12 094 (74%) l’ont fait à titre préventif, sans pour autant présenter de signes d’alerte. Ces chiffres incluent toutes les explantations réalisées entre 2001 (date de la mise sur le marché français de ces implants) et fin mai 2013.
Et cette mesure de prévention s'avère parfois judicieuse, car, dans 20% des cas, lors de l’explantation préventive, « il y a eu découverte d'un dysfonctionnement de la prothèse (rupture, suintement…) et/ou un effet indésirable non détecté par les examens précédant cette intervention », indique l'Agence.
Concernant l'ensemble des dysfonctionnements relevés sur ces femmes explantées, le taux d'implants PIP défaillants constaté à ce jour est de 25,4%, avec un total de 7.186 implants défectueux sur les 28.276 retirés, précise l'Ansm. Il s’agit notamment de ruptures du dispositif, de fuites, de retournements ou encore de changements de couleur de l'implant.
Enfin, 70 cas d’adénocarcinomes mammaires ont été signalés à l’Agence, chez des femmes porteuses de prothèses en gel silicone PIP. Un cas de lymphome anaplasique à grandes cellules a également été enregistré en novembre 2011. C’est d’ailleurs son signalement qui a été à l’origine des recommandations d’explantation préventive. « Aucun autre cas de ce type de cancer n’a été signalé depuis », souligne l'Ansm. Cependant, « selon les avis formulés par l’Institut national du Cancer (INCa) et les experts de la Commission européenne, les tumeurs déclarées ne sont pas reliées aux particularités des prothèses PIP », conclut l’Ansm.