Les sujets britanniques extatiques dans l’attente de leur Royal Baby en savent quelque chose, il ne faut pas forcément 9 mois pour faire un bébé. La durée d’une grossesse humaine peut naturellement varier de 5 semaines, selon une étude américaine publiée dans la revue européenne Human Reproduction.
En identifiant comme point de départ précis le moment où l’embryon fécondé s’implante dans l’utérus à partir d’analyses d’urine, des chercheurs du National Institut of Environmental Health Sciences en Caroline du Nord ont constaté, sur un échantillon de 125 femmes, que la durée moyenne de leur grossesse était de 268 jours, soit 38 semaines et 2 jours et non 40 semaines comme classiquement annoncé par les gynécologues.
En excluant de leur échantillon les 6 femmes qui ont donné naissance à des bébés prématurés, les auteurs de cette étude ont observé jusqu’à 37 jours de différence sur la longueur d’une grossesse menée à terme. « Nous avons été surpris par cette découverte, confie l’épidémiologiste américaine Anne-Marie Jukic, l’une des auteurs de cette étude. Nous savions que la durée de la grossesse variait parmi les femmes mais cette variation est souvent attribuée à une erreur d’appréciation de l’âge gestationnel. Notre méthode de mesure évite ces sources d’erreur et la variabilité demeure de 5 semaines, c’est fascinant ! »
Cette variabilité serait très influencée par la mère. Dans cette étude, les auteurs ont observé que les femmes plus âgées donnaient naissance plus tard, chaque année de plus ajoutant en moyenne un jour de grossesse. Même le poids de naissance de la mère elle-même semble avoir une incidence sur la durée de sa grossesse, les femmes qui pesaient à la naissance 100g de plus que le poids moyen ont eu une grossesse rallongée d’une journée par rapport à la moyenne. Il ressort également que les femmes dont les grossesses précédentes ont été longues, ont également accouché plus tardivement. « La durée des grossesses précédentes peut donc permettre aux femmes de mesurer leur propre durée naturelle de grossesse et leur propre date d'accouchement présumée », souligne les chercheurs dans cet article. Ils considèrent qu’il est encore trop tôt pour tirer des recommandations cliniques de leur étude mais le Dr Jukic souligne toutefois que « le corps médical devrait garder en tête cette notion de variabilité individuelle au moment de décider du déclenchement d’un accouchement ».