Neuf mois après la crise des pilules oestroprogestatives de 3ème et 4ème génération, la Haute Autorité de Santé (HAS), l’organisme public chargé de promouvoir les bonnes pratiques en matière de santé publie enfin la fiche mémo la plus attendue par les médecins. Celle destinée à les aider à choisir la meilleure contraception pour leurs patientes à risque cardiovasculaire. Les médecins disposaient déjà depuis quelques mois de 7 fiches mémo à visée pédagogique concernant la prescription de la contraception chez l’adolescente, la femme en âge de procréer ou encore chez la femme après un IVG. Maintenant, ils ont également à leur disposition un outil clair et synthétique, sensé les aider dans le contexte particulier et pas toujours facile, des femmes souffrant d’une pathologie cardiovasculaire ou à risque élevé, souhaitant un moyen contraceptif.
Un code couleur pour aider la prescription
Cette nouvelle fiche est claire et synthétique et permet tout d’abord au prescripteur d’identifier rapidement les patientes les plus exposées et les plus concernées par ces nouvelles recommandations. Antécédent de thrombose veineuse profonde, d’embolie pulmonaire ou d’AVC, en plus des principales maladies, la HAS rappelle également les principaux facteurs de risques comme le tabac ou l’âge qui peuvent augmenter le risque cardiovasculaire en fonction de tel ou tel moyen de contraception. Enfin, cette nouvelle fiche liste toutes les méthodes de contraception qui peuvent être proposées à ces femmes selon un code couleur : vert pour une utilisation sans restriction, jaune à condition d'instaurer "un suivi plus attentif", orange pour une méthode "non recommandée de manière générale" et rouge pour une méthode qui ne doit pas être utilisée car "susceptible d'exposer à un risque majeur pour la santé".
Les fumeuses de plus 35 ans en rouge pour la pilule
Cette fiche donne également plusieurs exemples concrets. Désormais, si une femme a déjà été victime d’une embolie pulmonaire, ce nouveau mémo indique précisément que pour elle, seuls les stérilets et les méthodes naturelles (surveillance de l’ovulation, retrait...) et barrières (spermicides, préservatifs, diaphragme…) sont recommandées et classées en catégorie verte. A l’inverse, les méthodes estroprogestatives (pilule, patch ou anneau) apparaissent clairement en rouge et sont donc à proscrire pour cette patiente. Autre exemple, une femme ayant des antécédents de diabète gestationnel pourra employer n'importe quel moyen de contraception sans restriction. En revanche, une femme avec un diabète de type 1 ou 2 pourra utiliser, mais avec un suivi plus attentif, toutes les méthodes oestroprogestatives et uniquement progestatives ou les stérilets au lévonorgestrel. Enfin, pour les fumeuses de plus de 15 cigarettes âgées de plus 35 ans, aucun doute pour le médecin sur leur possibilité de prendre une pilule de 3ème ou 4ème génération. Grâce à ce nouvel outil mis en place par la HAS, ces patientes apparaissent dans la catégorie rouge. Alors que celles qui en fument moins de 15 par jour ont droit à un code orange.
Une fiche basée sur les critères de l’OMS
"Cette fiche mémo leur permettra de trouver avec chaque femme selon ses antécédents médicaux et ses préférences, la méthode de contraception qui lui convient le mieux et ce, à une période donnée de sa vie", précise la HAS. Pour établir cette fiche, l’agence a utilisé les critères d’éligibilité selon les situations et les différents facteurs de risque cardiovasculaires établis par l’Organisation mondiale de la santé, adaptés au contexte français.