La radiothérapie fait partie des traitements les plus redoutés pour les femmes atteintes d’un cancer du sein. Les conclusions auxquelles sont parvenus une équipe d’oncologues britanniques devraient donc les rassurer. Selon eux, trois semaines de radiothérapie serait tout aussi efficace que les cinq semaines actuellement recommandées.
L’étude START a inclus pas moins de 4500 femmes opérées d’un cancer du sein. L’objectif était globalement de comparer 25 séances de radiothérapie à une dose de 50 Gy, à 15 séances à la dose de 40 Gy. Après un suivi de dix ans, les résultats sont clairement en faveur de la radiothérapie la moins longue. Non seulement le taux de récidive ne diffère pas entre les deux groupes, mais en outre, les effets secondaires sont moins importants. Les femmes n’ayant eu « que » 15 séances de radiothérapie sont moins fatiguées, elles souffrent moins d’œdème du sein ou encore de dilatations des petits vaisseaux (télangiectasies).
« Nous avons clairement démontré qu’en matière de radiothérapie pour le cancer du sein, on peut traiter moins pour soigner mieux, a déclaré le Pr John Yarnold, oncologue à l’Institut de recherche sur le cancer et principal investigateur de l’étude. L’option la plus courte est clairement la meilleure pour les patients. » L’équipe du Pr Yarnold veut pousser ses investigations pour savoir si des doses encore plus faibles de radiothérapie seraient tout aussi efficaces. Une étude sur 4000 femmes va être lancée. Elle comparera 15 séances en 3 semaines à 5 doses en une semaine.
En France, comme en Grande-Bretagne, le protocole classique de radiothérapie pour des femmes opérées d’un cancer du sein est de 25 séances quotidiennes à une dose moyenne minimum de 50 Gy. Cependant, en Grande-Bretagne, beaucoup d’établissements ont déjà mis en place depuis 2008 des protocoles de radiothérapie d’une durée de 3 semaines. Si des doutes subsistaient sur cette stratégie, cette grande étude du Lancet Oncology semble les avoir balayés.
