Neuf ans après le lancement du programme de dépistage organisé du cancer du sein, la participation des femmes de 50 à 74 ans ne progresse plus. Si l’existence de ce programme est connue du grand public, la participation s’est stabilisée autour de 53 %, alors que les experts de santé publique aimeraient atteindre un taux de 65 à 70 %. Quelles sont les questions ou les craintes des femmes concernées par le dépistage organisé du cancer du sein ?
D’après deux études menées par l’Institut national du cancer (INCa), les femmes s’inquiètent surtout des modalités pratiques du dépistage organisé. « Elles soulignent un manque d’informations avant leur premier examen, elles décrivent le stress et l’angoisse générés par l’attente des résultats, certaines évoquent aussi la douleur occasionnée par la mammographie », a constaté le Dr Frédéric de Bels, responsable du département dépistage à l’INCa à la suite d'une série d’entretiens qualitatifs auprès d’une cinquantaine de femmes.
La peur du cancer induit par les radiations des mammos
Elles évoquent aussi une certaine solitude ressentie entre la mammographie et les résultats. « Nous allons donc renforcer l’information et l’accompagnement des femmes pendant cette période, informer les centres de dépistage et faire en sorte que les professionnels de santé soient plus impliqués. Cela va dans le sens du troisième plan cancer », a souligné le Dr de Bels. Autre inquiétude des femmes : le risque de faire un cancer induit par les radiations de la mammographie. Sur ce sujet, Frédéric de Bels indique que les données actuelles sont largement en faveur du dépistage. Les cancers radio-induits sont estimés de 1 à 5 pour 100 000 femmes participant au dépistage pendant 10 ans alors que le dépistage organisé permet d’éviter 150 à 300 décès.
Ecouter le Dr Frédéric de Bels, responsable du département dépistage à l’INCa. « La balance bénéfice/risque est largement en faveur du dépistage organisé. »
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