Le cancer du sein est le premier cancer chez les femmes. C'est aussi la première cause de mortalité féminine avec 11 300 décès chaque année. Les françaises connaissent bien les risques de ce cancer et les techniques de prévention. L’Institut National du Cancer (INCa) estime pourtant qu’un tiers d’entre elles ne se fait pas dépister régulièrement. La campagne « Octobre Rose » veut sensibiliser les femmes à l’importance d’un dépistage régulier.
Un dépistage régulier, des vies sauvées
50 000 nouveaux cas de cancer du sein sont détectés chaque année en France. Selon une enquête de l’INCa, 91% des femmes ont pratiqué au moins un dépistage. Une moitié d’entre elles a effectué cette démarche individuellement. Effectué tous les deux ans, le dépistage détecte le cancer à un stade précoce. Les traitements sont donc moins invasifs et moins mutilants pour les femmes touchées. Un bénéfice non négligeable, puisqu'on estime qu’un cancer dépisté précocement guérit dans 9 cas sur 10.
Une étude parue début septembre dans la revue Cancer a d'ailleurs montré que la plupart des décès par cancer du sein survenaient chez des femmes jeunes qui n'avaient jamais eu de mammographies. Quant aux femmes de plus de 75 ans qui tardent à de faire dépister, elles s'exposent aussi à une mortalité plus élevée.
Les bénéfices du dépistage organisé
Depuis 2009, 53% des françaises de 50 à 74 ans de tous les niveaux de revenu en bénéficient. Ce n’est pas suffisant aux yeux de l’INCa, qui vise 70%. Le dépistage organisé présente en effet de nombreux avantages par rapport au dépistage individuel, avec lequel il coexiste depuis 9 ans. Il est intégralement pris en charge par l’Assurance Maladie et ne demande aucune avance. L'accès au dépistage s'ouvre ainsi aux personnes les plus démunies. En touchant un éventail large de la population concernée, le dépistage organisé réduit les inégalités de santé. Médecins généraliste, structures médicales et associations orientent et accompagnent les femmes démunies ou isolées vers les radiologues les plus proches.
16 000 cancers ont été détectés l’an dernier dans le cadre du dépistage organisé. L’INCa estime qu’il permet de repérer 90% des cancers avant l’apparition des symptômes. Cette efficacité s’explique par la régularité des examens, tous les deux ans. La détection précoce réduit la mortalité due au cancer du sein. En 2012, elle baisse de 15 à 21%, soit 150 à 300 décès évités pour 100 000 femmes dépistées. Un dépistage organisé suppose une seconde lecture systématique des clichés. Sur l’ensemble des cancers détectés, cette spécificité du dépistage organisé en a révélé 6 à 7%. Elle permet aussi de réduire le risque de sur-diagnostic à moins de 20%.
Participer au dépistage organisé est d’autant plus important qu’il est régulier. Ainsi, 17% des cancers ont été détectés entre deux dépistages. La participation fournit aussi des données fiables sur les examens préventifs et les traitements. Grâce aux résultats collectés par l’INCa, les pratiques préventives et curatives s’améliorent chaque année.