Le syndrome des ovaires polykystiques est l’anomalie hormonale la plus répandue chez les femmes en âge d’avoir un enfant. On estime qu’elle touche 6 à 10% d’entre elles. Leurs cycles menstruels sont très irréguliers et souvent sans ovulation, ce qui explique les troubles de la fertilité rencontrés par ces femmes. Les causes de ce syndrome sont encore mal comprises mais les médecins ont observé qu’une majorité de ces patientes présentent une résistance à l’insuline, menant à l’augmentation des sécrétions d’hormones masculines comme la testostérone.
Un petit déjeuner copieux réduit de moitié le taux de testostérone
Des chercheurs des Universités de Jérusalem et Tel Aviv se sont intéressés à l’alimentation de 60 femmes âgées de 25 à 39 ans présentant des ovaires polykystiques. Pendant les 12 semaines de l’étude, publiée récemment dans la revue Clinical Science, la moitié d’entre elles devaient consommer au petit déjeuner 980 calories sur leur total journalier de 1800. L’autre moitié devait faire du dîner son plus gros repas de la journée. Les chercheurs ont constaté chez les femmes qui prenaient un petit déjeuner copieux une diminution de 8% de la résistance à l’insuline et de 50% du taux de testostérone, tandis qu’ils restaient stables chez les femmes dont le dîner était riche. In fine, le taux d’ovulation et donc la fertilité des femmes du groupe « petit déjeuner » étaient accrus.
Le timing compte autant que la quantité de calories mangées
Un régime alimentaire équilibré et riche en fruits, légumes et céréales complètes était déjà un levier de traitement connu de la prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques. Il ne permet pas de soigner la maladie mais régule le taux d’insuline et améliore les symptômes, à savoir l’hyperpilosité induite par la testostérone, l’acné et la raréfaction des cycles menstruels. « Cette étude démontre clairement que la quantité de calories consommées quotidiennement est très importante mais que le moment où elles sont consommées est encore plus important », souligne le Pr Oren Froy, chercheur en nutrigénomique et co-auteur de cette étude.