On le retrouve dans des glaces, des crèmes dessert, des boissons lactées ou encore des fromages crémeux. Le carboxyméthyl cellulose de sodium (CMC) est un émulsifiant, à savoir un additif alimentaire désigné par le code "E466" sur les étiquettes de nombreux aliments transformés. Cet épaississant, gélifiant, stabilisant et agent d’enrobage est utilisé pour prolonger la durée de conservation et améliorer la texture et le visuel de plusieurs produits. Problème : "Des études effectuées sur la souris montraient qu’il avait des effets néfastes, provoquant des modifications délétères de la flore intestinale et une inflammation du côlon", a indiqué l’UFC-Que Choisir dans un communiqué publié le 30 janvier.
L’association a indiqué que ces soupçons ont été confirmés par une étude menée sur les êtres humains et récemment publiée dans la revue médicale Gastroenterology. Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs français ont suivi des volontaires en bonne santé pendant 11 jours. Les participants ont été divisés en deux groupes. "La nourriture du premier groupe était largement additionnée de CMC, la nourriture du second groupe était exactement la même mais sans CMC", a précisé l’UFC-Que Choisir.
Une réduction de la diversité des bactéries composant le microbiote
D’après les résultats, une modification de la flore intestinale, avec une moindre diversité au sein des bactéries, a été constatée chez les personnes ayant ingéré l’additif alimentaire "E466". Selon les auteurs de l’étude, une nette diminution des Faecalibacterium prausnitzii, à savoir des bactéries dont la présence est corrélée à une bonne santé et une moindre inflammation, a été observée.
"Au niveau des substances produites par les bactéries (métabolites), une raréfaction est également constatée, notamment des acides gras à chaînes courtes, des composés que l’on pense bénéfiques pour la santé", peut-on lire sur le site de l’UFC-Que Choisir. Sur le plan clinique, un inconfort abdominal a été signalé par certains participants. Mais un mois après l’arrêt de la consommation des aliments supplémentés par l’émulsifiant, ces effets de l’additif n’étaient plus notés. L’UFC-Que Choisir a souligné que "ses résultats confortaient le classement du CMC dans la catégorie ‘peu recommandable’ de sa base des additifs".