Ce 15 octobre a lieu la Journée internationale de sensibilisation au deuil périnatal. En France, 7 000 familles sont concernées chaque année par le décès d’un bébé au cours de la grossesse. Selon le rapport Euro-Peristat de 2013, le taux de mortinatalité dans le pays s’élève à 9.2 pour 1 000 naissances. C’est un des plus importants d’Europe.
Calculs incomplets et motifs médicaux
Le mauvais bilan de la France résulte de plusieurs facteurs. Il existe un problème de calcul des statistiques. Elles ne différencient pas les interruptions médicales de grossesse (IMG) et la mortinatalité. Une IMG a lieu lorsque la grossesse représente un danger pour la vie de la mère ou si le fœtus présente une maladie grave et incurable au diagnostic. Elles sont les plus nombreuses.
La seconde explication est médicale. L’âge élevé des mères françaises (19% ont plus de 35 ans) est un facteur de risque. Il en va de même pour les grossesses multiples - toujours plus nombreuses - l’obésité ou encore le tabagisme, qui concerne 17% des mères. Le dépistage des anomalies congénitales et la pratique de l’IMG sont aussi tardifs, ce qui explique ce taux élevés de mortinatalité.
Le niveau de revenu des familles est un dernier facteur d’explication. Le suivi médical pendant la grossesse n’est pas de la même qualité et de la même fréquence chez les foyers à revenu modéré ou bas. C’est grâce à ces examens que l’on peut dépister une maladie chez le fœtus ou un problème chez la mère.
Un tabou autour du deuil périnatal
De nombreuses initiatives associatives ont lieu à l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation au deuil périnatal. A Paris, devant l’hôpital Robert Debré (19e arrondissement), l’association « Une marche pour nos anges » lance une marche silencieuse. A Reims ou La-Roche-sur-Yon, d’autres associations locales ont organisé des cérémonies. Le dimanche 13 octobre, l’association « L’Envolée – Deuil périnatal » a mis en place une marche dans les rues de Tours (Indre-et-Loire) en hommage aux « petits anges » comme les nomment les parents qui ont perdu un enfant avant l’accouchement. Mais les familles dénoncent l’absence d’initiative nationale.
La mort d’un enfant est toujours un choc pour les parents, qui déplorent souvent le manque d’accompagnement. Le décès d’un bébé lors de la grossesse est entouré d’une grande pudeur et d’un vide juridique. Aucune cérémonie ou enterrement ne sont prévus dans ces situations. Depuis 2009, les services funéraires de Paris organisent des cérémonies trimestrielles pour permettre aux parents de se recueillir. L’exemple n’a toujours pas été reproduit dans les autres villes.