Et si votre élan soudain de générosité s’expliquait... par la biologie ? Selon une récente étude menée par des chercheurs de l’Université Heinrich Heine de Düsseldorf, en Allemagne, et publiée dans la revue Psychoneuroendocrinology, les femmes auraient davantage tendance à offrir des cadeaux et des boissons à leurs amis, leur famille ou leurs partenaires au cours de la seconde moitié du cycle menstruel, c’est-à-dire dans les deux semaines suivant la phase d’ovulation en moyenne.
Comportement prosocial non sollicité
En cause ? Un cocktail particulier d’hormones, à savoir une augmentation de la progestérone et une chute de l’œstradiol, qui se produit généralement pendant la phase lutéale du cycle en vue de préparer le corps à l’arrivée potentielle d’une grossesse. Selon les chercheurs, ce bond de progestérone, qui atteint son pic autour du 21ème jour, stimulerait en effet le « comportement prosocial proactif et non sollicité, le soutien et la protection ». A noter que cette tendance mensuelle à la bienfaisance ne s’étend qu’aux personnes les plus proches, et non aux inconnus.
L’étude a été menée sur un total de 129 femmes, en bonne santé, âgées de 18 à 36 ans, avec des cycles réguliers et n’utilisant pas de contraceptifs hormonaux. Au programme de l’expérience ? Elles étaient amenées à effectuer une série de choix entre une option dite égoïste – choisir une récompense monétaire réservée à elles seules – et une option plus altruiste, où elles optaient pour un bénéfice individuel moins intéressant en partageant leur récompense à parts égales avec les autres femmes. Des choix qu’elles devaient faire alors qu’en parallèle, des échantillons de salive étaient prélevés sur chacune d’entre elles avant d’être testés pour évaluer la concentration d’hormones au moment du dilemme.
La femme plus généreuse que l’homme... par nature ?
Au-delà des effets du cycle menstruel, les femmes seraient, par nature, globalement plus altruistes, généreuses et attentionnées que leurs congénères masculins. Ce serait ancré dans leur cerveau, selon des études citées par le docteur en neurosciences Sébastien Bohler dans le magazine Cerveau & Psycho.
« Dans leurs expériences, les scientifiques suisses et allemands ont confié à 29 hommes et 27 femmes une somme d’argent avoisinant 10 euros, qu’ils pouvaient soit garder pour eux, soit partager avec une autre personne. [...] Premier constat [établi par IRM], les femmes partagent plus que les hommes : 52 % de choix altruistes en moyenne, contre 39 % pour les hommes. Deuxième constat : dans leur cerveau, une zone clé du circuit du plaisir, le striatum, s’active davantage pour les choix altruistes alors que cette même structure cérébrale s’active plus souvent pour les choix égoïstes chez les hommes. Donner ou garder se résumerait donc au plaisir qu’on en retire, un plaisir davantage associé à la générosité chez les femmes et à l’individualisme chez les hommes. »