Contrairement à la croyance populaire, les adolescentes n’ont pas d’enfants moins développés que les autres mères. C’est ce que démontre une étude britannique publiée ce 16 octobre dans le journal Archives of Disease in Childhood. Les aptitudes non-verbales, verbales et spatiales de 12 000 enfants âgés de 5 ans ont été comparées.
Un léger retard dans l'apprentissage du langage
Les enfants nés de mères adolescentes connaissent un léger retard lorsqu'ils apprennent à parler. Concernant les aptitudes non-verbales et spatiales, aucune différence n’existe avec les enfants nés de mères majeures. Plusieurs facteurs ont été pris en compte pour déterminer les causes du retard. Lorsque le poids de naissance, la durée de gestation et le sexe seuls sont considérés, l’âge de la mère influence négativement les résultats. Mais lorsque d'autres facteurs périnataux (tabagisme, allaitement, frères et sœurs…) et sociaux (revenu, éducation, emploi…) étaient analysés, l'âge de la mère pesait moins lourd et l'écart entre les jeunes mamans et les autres se réduisait considérablement l’écart. Selon les auteurs de l’étude « être une mère adolescente limite considérablement la possibilité de poursuivre son éducation et d’accéder à un emploi de niveau plus élevé. Cela peut affecter le développement de l’enfant. »
4 500 mères adolescentes chaque année en France
Le terme de mère adolescente désigne les femmes enceintes âgées de moins de 18 ans au moment de l’accouchement. Dans le cadre de l’étude, elles étaient 15% à être considérées comme telles. L’âge au moment de la grossesse influence fortement l’ensemble des soins périnataux. La confirmation de la grossesse intervient après 30 semaines chez deux adolescentes sur cent contre une chez les 30-34 ans. Les soins anténataux n’ont pas été reçus par 7% des jeunes contre 1% des 30-34 ans. L’écart se creuse encore plus fortement pour l’allaitement. 40% des femmes de 30 ans allaitent leur enfant, contre 7% des moins de 18 ans.
En France, on estime que 15 adolescentes sur 1 000 tombent enceintes. Au Royaume-Uni c'est deux fois plus. Chaque année, 4 500 mineures françaises mènent leur grossesse à terme. Elles sont planifiées dans presque huit cas sur dix.