Kimberley a 16 ans lorsqu’elle décède d’un arrêt cardiaque. Elle est alors en discothèque à Clisson (Loire-Atlantique) et elle a consommé un cocktail mélangeant alcool et Red Bull. Sa mère témoigne ce 25 octobre dans Presse Océan. Au lendemain du vote de la taxe sur les boissons énergisantes à l’Assemblée nationale, ce témoignage ravive des braises déjà chaudes.
Peut-on interdire le Red Bull ?
La mère de Kimberley réclame l’interdiction de commercialiser la boisson qui aurait tué sa fille. L'interdiction a prévalu pendant 13 ans, jusu'en 2008. A cette date, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA, l'actuelle Anses) a remis quatre avis négatifs. Ils font tous état d’« éléments inquiétants » autour du Red Bull, notamment sa teneur en taurine. L’Etat refuse donc d’autoriser la commercialisation de la boisson avant de recevoir un avis européen.
La société Red Bull réagit violemment : elle traîne l’affaire en justice et réclame 300 millions d’euros d’indemnités. Face à cette somme, le ministère des Finances récupère le dossier. Après d’âpres négociations, Bercy finit par plier l’échine et autorise une version allégée en taurine du Red Bull.
Le décès de Kimberley est un événement tragique mais rare qui a lancé une série d’enquêtes de l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) autour des boissons énergisantes. Dans un récent rapport, elle estime « très vraisemblable » que le décès de la jeune fille soit dû à la consommation de Red Bull avec de l’alcool.
Taxe et rapport négatif
L’Anses conclut que les boissons énergisantes représentent un danger pour la santé… ce qui amène un député à proposer un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2014). Gérald Bapt, député PS, souhaite en effet taxer les boissons énergisantes à hauteur de un euro par litre. L’Assemblée nationale l’a suivi ce 24 octobre et a adopté l’amendement. Il faudra encore que la proposition passe par le Sénat et le Conseil constitutionnel pour être adoptée. Et si une interdiction reste improbable, cette taxe-là pourrait bien passer.
Début octobre, l’Anses a remis un rapport sur les boissons énergisantes. C'est ce travail qui a servi de base à cette proposition de loi. Les risques que représentent ces boissons pour la santé des consommateurs sensibles y sont soulignés. L’analyse s'appuie sur 212 cas signalés de problèmes liés à la consommation d’une boisson à base de caféine et de taurine. Les symptômes se manifestent par des troubles cardiovasculaires (de l’oppression à l’arrêt cardiaque), psycho-comportementaux et neurologiques (troubles de l’humeur, épilepsie ou hallucinations).