Les Français semblent s’intéresser de très près à ce qui se trouve dans leurs assiettes. C’est en tout cas ce que révèle une enquête réalisée par l’IFOP pour l’Association des territoires pour des solutions solidaires¨*.
En effet, à la question “diriez-vous que les questions liées à l’alimentation sont des sujets qui vous intéressent ?”, 83% des 1 015 personnes interrogées ont répondu “beaucoup” ou “assez”. A contrario, ils n’étaient que 4% à indiquer qu’ils ne se sentaient “pas du tout” concernés par la question.
Par contre, et c’est là que l’étude devient plus intéressante, si la thématique intéresse la vaste majorité des Français, elle ne les intéresse pas tous de la même manière. En outre, l’âge, le revenu et l’orientation politique auraient un impact non négligeable sur la perception que l’on se fait de l’alimentation.
Âge et perception de l’alimentation
Comme on l’a déjà dit, la question de l’alimentation ne laisse pas les Français indifférents. Pour autant, elle ne semble pas toucher les jeunes et les moins jeunes de la même manière.
En gros, plus on vieillit, plus le contenu de notre assiette nous passionne. Ainsi, les 18-24 ans ne sont que 72% à être “beaucoup” ou “assez” intéressés par la problématique contre 86% des 35-49 ans et 87% des 50-64 ans.
Par ailleurs, ce sont aussi les seniors (les plus de 65 ans) qui semblent accorder le plus d’importance aux repas. Ils sont 96% à estimer que “les repas sont un moment essentiel des échanges familiaux” et 98% à penser qu’ils “constituent des occasions précieuses de rencontres et des moments de convivialité”.
Revenus financier et perception de l’alimentation
86% des Français estiment que “l’alimentation est un domaine dans lequel les écarts entre riches et pauvres restent très marqués”. Un clivage que l’enquête réalisée par l’IFOP illustre bien.
Riches et pauvres n’ont pas du tout les mêmes attentes vis-à-vis de la nourriture. Effectivement, alors que 47% des personnes gagnant moins de 900 euros par mois se disent inquiètes de ne pas avoir les moyens de se nourrir suffisamment ainsi que leur famille, seuls 16% des plus riches (plus de 2 500 euros de revenus mensuels) partagent la même peur.
Et, on constate la même divergence sur l’importance accordée à la qualité de la nourriture consommée ainsi que l’impact qu’elle peut avoir sur la santé. Quand 35% des plus aisés se disent préoccupés par l’accès à une alimentation de qualité, seulement 19% des plus pauvres acquiescent. Il en va de même pour le lien entre nourriture et santé : 34% des plus riches sont préoccupés par la question contre seulement 23% des moins fortunés.
Orientation politique et perception de l’alimentation
Autre enseignement de cette enquête : l'orientation politique influe sur notre perception de l’alimentation. Prenons par exemple, “le fait que trop de personnes en France n’ont pas accès à une alimentation suffisante et de qualité” : 37% des personnes interrogées proches du Parti Socialiste se disent préoccupés par le sujet contre seulement 20% des proches du parti Républicains.
Le lien entre qualité et prix de la nourriture divise également. 41% des sympathisants du Rassemblement National se disent préoccupés par la question, alors qu’ils ne sont que 16% de sympathisants de la France Insoumise à partager cette préoccupation.
Par ailleurs, la question de l’impact des modes de culture et d’élevage sur l’environnement préoccupe plus les proches LFI (31%) que les proches EELV (30%) et globalement inquiète plus les électeurs de gauche (31% LFI, 30% EELV, 25% PS) que ceux de droite ou du centre (16% LREM, 15% LR, 11% RN).
Enfin, d’après le sondage les progrès les plus importants à obtenir en matière d’alimentation sont “que tout le monde ait accès à une nourriture de qualité, quel que soit son niveau de revenu” (35%) et que l’on permette “à chacun de manger suffisamment à sa faim” (35%).
Quant aux initiatives et solutions prises et proposées autour de l’alimentation, la grande majorité des sondées (36%) estiment qu’il est important de “redonner à la France les moyens de son autonomie alimentaire”.
* L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 015 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération.
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 23 au 24 novembre 2021.