La prednisone pendant la grossesse peut-elle affecter la santé du bébé ? Cette question, de nombreuses femmes souffrant de polyarthrite rhumatoïde se la posent. Une étude menée aux Pays-Bas, publiée ce 21 novembre dans la revue Arthritis & Rheumatism, souligne que ce corticoïde n'a pas d'influence sur le développement des bébés.
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire des articulations, qui gonflent et se déforment en l’absence de traitement. Dans 20% des cas, cela aboutit à une incapacité fonctionnelle. Les traitements à base de corticoïdes, dont la prednisone, permettent de soulager la douleur. Mais jusqu’à aujourd’hui, les médecins manquaient de données quant aux effets de ces médicaments sur la densité osseuse de l’enfant. Certes, « le placenta désactive la prednisone, mais il n’est pas encore pleinement développé à 12 semaines de grossesse, » expliquent les auteurs. « A ce stade, le fœtus pourrait donc être exposé. C’est aussi à ce stade précoce de l’embryon que le développement du squelette commence. »
Filtrée par le placenta
L’étude néerlandaise fait la lumière sur ces zones d’ombre. Elle a suivi une centaine d’enfants pendant sept ans et évalué les facteurs de risques tels que le sexe, l’activité physique ou encore le tabagisme, qui peuvent influer sur la densité minérale osseuse. Résultat : les chercheurs n’ont conclu à aucun lien entre une faible densité minérale osseuse et ces facteurs.
La consommation de médicaments a ensuite été étudiée : prednisone, sulfasalazine, hydrochloroquine. La prise de prednisone n’a pas été associée à un risque accru de densité minérale osseuse faible sur l’ensemble du corps ou de la colonne vertébrale. Seule celle de sulfasalazine était associée à un effet positif sur la densité minérale osseuse des enfants. « Le bénéfice de ce traitement pour la mère est donc bien supérieur aux effets sur la densité minérale osseuse de l'enfant », concluent les auteurs.