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Maladies chroniques, IST, santé mentale

Les femmes bisexuelles ont le plus de problèmes de santé

Par Audrey Vaugrente

La marginalisation des bisexuels a des conséquences concrètes sur la santé en Norvège: ils souffrent davantage de problèmes de santé, physique et psychique.

JAUBERT/SIPA

La tolérance n'est pas tout à fait acquise en Norvège, pays pourtant réputé pour son ouverture d'esprit. Le dernier rapport sur la vie de la communauté lesbiens, gays, bi, trans (LGBT) montre que, si la qualité de vie des homosexuels est comparable à celle des hétérosexuels, les bisexuels, eux, sont de plus en plus marginalisés par la société... et cela se traduit dans leur état de santé.

 

Les bisexuels « se battent plus »

Un petit groupe de sondés présente « des signes de marginalisation » : « Ce groupe présente plus de problèmes de santé mentale, une estimation plus basse de sa santé, davantage d'infections sexuellement transmissibles (IST) , de la solitude et plusieurs tentatives de suicides, » relève Kristi Malterud, principal auteur du rapport.

 

Cette minorité, ce sont les bisexuelles. Leur qualité de vie est largement inférieure à celle de la population générale, comme le souligne ce sondage. Et ce n'est pas que la santé physique qui est en cause : cette population a globalement plus de pratiques à risques, ce qui entraîne un taux plus élevé d'IST et de maladies chroniques. Les hommes bisexuels sont également concernés, mais dans une moindre mesure. « Il y a eu peu d'études sur la qualité de vie des bisexuels en particulier, et nous n'en savons pas beaucoup plus, » déplore Kristi Malterud. « Nous avons découvert des différences dans la vie de certaines personnes de ce groupe particulièrement les femmes. Et cela signifie que les bisexuels méritent davantage d'attention; ils se battent plus. »

 

« Avons-nous atteint notre limite de tolérance ? »

Les auteurs du rapport soulignent un problème de tolérance dans la société norvégienne. Ainsi, une majorité des bisexuels, hommes et femmmes, cachent leur orientation sexuelle sur leur lieu de travail : 78% des hommes et 68% des femmes sont concernés. Ce n'est pas le cas des gays et des lesbiennes. Il y a « peu de place pour les personnes qui ne veulent pas se définir comme hétérosexuels, gays ou lesbiennes, » analyse Kristi Malterud. « Avons-nous atteint notre limite de tolérance en acceptant les gays et les lesbiennes, mais ensuite c'est fini ? » Le rapport suggère de mettre en place une politique en faveur de la diversité et dénonce une société de plus en plus fermée sur elle-même. La Norvège, réputée pour sa tolérance, a ouvert le mariage aux homosexuels en 2009. Pourtant, depuis quelques années, on observe une radicalisation sociale qui tend à exclure les marges de la société, qu'elles soient ethniques ou sexuelles.