Tout droit venus des États-Unis, le Rage Ritual - traduit en français par “rituel de la rage” arrive dans l'Hexagone. Il s’agit de retraites spirituelles à destination des femmes durant lesquelles elles peuvent évacuer leur stress, leurs frustrations quant aux inégalités et leur haine du patriarcat. C’est en tout cas vendu comme tel par les organisatrices de ces stages.
Extérioriser ses émotions en hurlant et en tapant dans la forêt
Et pour cela, la méthode détonne avec le cadre dans lequel ces retraites sont proposées : en pleine forêt, les femmes sont invitées à hurler, casser et taper avec un bâton, en somme se défouler, pour libérer leur colère. A la fin, les participantes sont censées être réconciliées avec leurs émotions.
En France, les Rage Rituals commencent à émerger, notamment sur les réseaux sociaux, où l’on voit de plus en plus de vidéos montrant ce genre de scènes. Sur TikTok, c’est avec le hashtag #ragerituals que vous les trouverez.
@miamagik I'm blown away by the power of #mirrorgazing #witchery #selflove ♬ original sound - MiaMagik
"Lorsque les personnes font cela et se donnent la permission de libérer leur colère, leur capacité à éprouver de la joie s’accroît, indique Mia Banducci une organisatrice de ces stages, qui se fait appeler MiaMagik sur TikTok, au média britannique The Independent. Elles sont capables de ressentir plus de bonheur et de plaisir, et elles rentrent chez elles avec plus de gratitude, de facilité et de paix." Pour réellement extérioriser leurs sentiments lors de des sessions, Mia Banducci invite chaque femme à nommer les personnes qui les ont contrarié, blessé ou qui ont abusé d’elles.
Des séances coûteuses, allant jusqu’à 4.000 dollars la journée
Si le décor naturel, en forêt, laisse penser que la pratique est accessible à tous, c’est faux. Ces séances d’une journée coûtent entre 3.000 et 4.000 dollars. Sur son site internet, la “fée spirituelle”, comme se présente Mia Banducci, va même plus loin que de simples journées. Elle propose, en France, une semaine de retraite pour des tarifs allant de 6.500 à 8.000 dollars.
Tout le monde n’adhère pas à la méthode. Mais pour ceux qui critiqueront, l’organisatrice a une réponse : “Il y a des émotions particulières qui sont acceptées dans le binaire du genre et que nous avons tous besoin de ressentir. Les hommes ont besoin de pleurer - et il est très sain qu'ils pleurent - et les femmes doivent pouvoir se mettre en colère."
Mais d’où vient cette méthode ? De la thérapie du “cri primal”, développée par Arthur Janov dans les années 1970. Dans son ouvrage, le psychologue américain assure que la douleur psychologique peut être extériorisée en poussant des cris.