Concernant les addictions, « la prévention en population générale (...) a montré ses limites, » affirme Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT). A l'occasion des voeux aux partenaires et à la presse, ce 27 janvier, elle a annoncé le premier volet du nouveau plan de lutte contre les conduites addictives, qui s'achèvera en 2015. Il comprend 130 actions et est doté d'un budget de 59 millions d'euros.
Aller au-devant des populations à risque
« Approche intégrée » : voilà la nouvelle arme de prévention des comportements addictifs. Le nouveau plan de la MILDT veut intégrer les différentes addictions (alcool, tabac, drogues, addictions sans substances) dans une même démarche. Il faudra également aller au devant des populations à risque, afin d'« améliorer les réponses de prévention et de soins aux conduites addictives. »
Le nouveau plan de la MILDT inaugurera un changement du discours préventif. Il faut, selon sa présidente, « privilégier l'approche populationnelle et le renforcement des compétences psychosociales », c'est-à-dire adapter la prévention à chaque public cible. L'objectif est d'insister davantage sur les risques que présentent les différentes addictions pour la santé. « Je pense en particulier à l'alcool, et notamment à son influence sur les violences intrafamiliales et les accidents de la circulation, » a déclare Danièle Jourdain-Menninger.
Jeunes et femmes enceintes
Au coeur de ce nouveau dispositif, deux populations particulièrement sensibles : les jeunes, dont la consommation est de plus en plus élevée, et les femmes enceintes, qui mettent en danger le foetus. Les jeunes sont statistiquement les plus exposés à un comportement addictif, que les substances soient licites ou non. La MILDT veut mieux appliquer la loi, et prévenir le binge drinking au sein de ce public. Pour cela, il faudra mobiliser le plus grand nombre d'acteurs.
Ecoutez Danièle Jourdain-Menninger, directrice de la MILDT : « Nous souhaitons travailler avec tous ceux en contact avec les jeunes : restaurateurs, gérants de boîte de nuit, directeurs d'université, étudiants relais... »
Les femmes enceintes, « qui consomment encore trop régulièrement de l'alcool et du tabac pendant la grossesse » selon Mme Jourdain-Menninger, devront davantage faire l'objet de messages préventifs. Pour cela, la MILDT encourage la formation des professionnels de santé. Parmi les aspects de cette formation, la détection précoce des comportements addictifs. Il faudra aussi évoquer dès la prise de la contraception la nécessité d'abandonner toute consommation d'alcool ou de tabac pendant la grossesse.
Ecoutez Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la MILDT : « Nous allons développer à la fois le dialogue avec les généralistes, les gynécologues et les obstétriciens pour dire zéro alcool, zéro tabac et expliquer pourquoi. »