Alors que la plupart des Sociétés savantes médicales recommandent que les femmes consultent leur gynécologue ou leur médecin traitant peu de temps après avoir donnée naissance à un enfant, cette consultation postnatale n’aurait cependant pas la cote auprès des jeunes mamans. C’est en tout cas ce que révèle une étude publiée dans la revue Journal of General Internal Medicine. Cette équipe de chercheurs de l’hôpital universitaire John Hopkins vient de s’intéresser aux conditions de réalisation ou non de cette visite, pourtant très importante pour la santé des femmes.
Peu de visites même après un accouchement compliqué
Pour mener à bien leur travaux, les auteurs de cette étude ont analysé les données concernant des femmes disposant d’une assurance privée, mais aussi celles de femmes ayant accès à l’assurance publique pour les personnes défavorisées (Medicaid). L’objectif étant de déterminer les différents facteurs prédisant la réalisation de cette visite médicale postnatale y compris parmi des femmes ayant eu des complications de grossesse notamment un diabète gestationnel ou de l’hypertension.
Résultat, tout d’abord parmi les femmes qui avaient une assurance privée, seules 50,8% de celles qui avait eu une complication durant leur grossesse et 44% de celles qui avaient eu une grossesse non-compliquée avaient réalisé cette consultation dans les 3 mois suivant l’accouchement.
Dans le groupe de femmes bénéficiant de Medicaid, le bilan n’était guère meilleur. Environ 60% de ces jeunes mamans avaient consulté un gynécologue dans le trimestre suivant la naissance de leur bébé. Toutefois, les auteurs de cette étude notent que les femmes blanches, dépressives, ou ayant eu une pré-éclampsie étaient plus susceptible de se rendre à cette consultation.
Un suivi postnatal essentiel
« Les femmes ont besoin de comprendre l'importance de cette consultation dans les 6 semaines après l’accouchement. Non seulement, elle répond aux préoccupations post-accouchement, mais aussi elle évalue les autres risques possibles pour leur santé », précise le Pr Wendy Bennett, auteur principal de l'étude.
D’après ces chercheurs, il est primordial notamment que les femmes ayant eu une grossesse compliquée aient conscience qu’elles sont plus à risque de diabète ou d'hypertension artérielle. Les auteurs concluent donc qu’il est urgent que les fournisseurs de soins développent des outils pour améliorer la participation à cette consultation. « A Johns Hopkins, nous développons un projet qui consiste en des visites combinées " maman- bébé ". Si le bilan du bébé est associé à cette visite, les mères seront peut être plus enclines à maintenir le rendez-vous », conclut-elle. D'autres solutions possibles seraient de mettre en place des visites à domicile ou encore d’aider ses femmes à organiser leur transport ou le mode de garde de leur bébé.
Une visite postnatale prise en charge à 100% en France
En France, la consultation postnatale est obligatoire, selon l’Assurance maladie. Cet examen doit être effectué dans les 6 à 8 semaines qui suivent l’accouchement. Il peut être réalisé par le médecin traitant, le gynécologue ou encore par une sage-femme si la grossesse et l’accouchement ont été non compliqués.
Cette consultation est prise en charge à 100 %. Baby blues, problèmes d’allaitement ou encore de fuites urinaires, c'est le moment d'en parler ! Au cours de cette visite médicale, le professionnel de santé vérifie généralement le poids et la tension artérielle. Il examine également la cicatrice, en cas de césarienne ou d’épisiotomie et les seins en particulier lorsque la maman allaite. Un toucher vaginal est également réalisé afin de vérifier que l'utérus est bien revenu à sa place et il évalue l’état des muscles du périnée pour prescrire si besoin, des séances de rééducation. Enfin, si cela n’a pas déjà été fait à la sortie de la maternité, cette visite est également l’occasion de parler de contraception.