Il n’y a pas que les êtres humains qui souffrent de dépression saisonnière, les pingouins aussi. Depuis peu, 12 manchots de Humboldt hébergés dans le sanctuaire marin de Scarborough (côte Nord de la Grande-Bretagne) sont sous antidépresseurs car ils souffrent du blues hivernal. Leurs soigneurs ont noté des signes de stress chez l’ensemble des animaux.
Depuis quelques semaines, les manchots de Humboldt subissent les mêmes tempêtes que les Anglais, mais les vivent moins bien. Ces oiseaux sont originaires de la côté Pacifique du Pérou et du Chili, où le climat n’est pas tellement plus clément. L’océan est alimenté par le courant marin froid de Humboldt. Des anomalies climatiques, déclenchées par la masse d’air « El Niño » entraînent parfois des pluies diluviennes. Mais jamais les intempéries ne sont aussi longues qu’au Royaume-Uni.
Des oiseaux à la santé fragile
Ces pingouins « ne sont tout simplement pas accoutumés à ce type de mauvais temps sur une période aussi prolongée », affirme l’un des soigneurs. Conséquence directe de ce blues hivernal : les pingouins restent au chaud au lieu de se rendre dans l’eau, leur milieu naturel. Cette réaction présente un danger pour leur santé. Les comprimés antidépresseurs les aideront donc à retourner dans l’eau, mais aussi à préserver leur système immunitaire, extrêmement fragile.
Ce n’est pas la première fois que la santé fragile des manchots de Humboldt fait l’actualité. En 2005, 6 mâles du zoo de Bremerhaven (Allemagne) avaient développé des comportements homosexuels, ce qui avait forcé les responsables de l’établissement à importer des femelles de Suède. Cette espèce est actuellement menacée d’extinction dans son habitat naturel à cause du réchauffement climatique, de la surpêche et de la prolifération de rats mangeurs d’œufs.