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Etude américaine

L’AVC laisse plus de séquelles chez les femmes

Par Afsané Sabouhi

Problèmes de mobilité, douleurs, anxiété, dépression… Un an après un accident vasculaire cérébral, les femmes récupèrent moins bien que les hommes.  

Une séance de rééducation post-AVC, dans un hôpital de Las Vegas. Jessica Ebelhar/AP/SIPA

Il n’y a pas de parité dans l’AVC. L’Association américaine du cœur a publié jeudi des recommandations de prévention des accidents vasculaires cérébraux spécifiquement consacrées aux femmes, que la contraception orale, la grossesse voire les migraines exposent plus que les hommes à ce type d’accident. Une publication dans la revue spécialisée Neurology vient ajouter une inégalité : l’AVC laisse davantage de séquelles aux femmes.

 

Les femmes récupèrent leur motricité moins vite

Une équipe de Caroline du Nord a suivi 1370 personnes de 56 à 77 ans pendant un an après leur accident vasculaire cérébral hémorragique ou ischémique. Trois mois après l’attaque, les patientes rapportaient davantage de problèmes de mobilité et de douleurs, et leurs niveaux d’anxiété et de dépression étaient plus élevés que ceux des hommes. La différence était particulièrement significative chez les plus de 75 ans : 61% des femmes n’avaient pas encore récupéré toute leur motricité contre 49% des hommes.

Au bout d’un an, les scores de qualité de vie des femmes restaient inférieurs à ceux des hommes mais dans une moindre mesure, suggérant que la récupération post-AVC est plus lente chez la femme.


L'inégalité persiste même à âge d'AVC égal

L’AVC survenant souvent plus tardivement chez les femmes, les chercheurs ont d’abord pensé que c’était leur grand âge qui réduisait leur capacité de récupération. Mais il s’avère que l’inégalité en défaveur des femmes demeure à âge égal, ainsi qu’en tenant compte de la sévérité de l’attaque et des facteurs socio-économiques influant sur la qualité de vie.


« Comme de plus en plus de patients survivent à leur AVC, les professionnels de santé doivent accorder plus d’attention aux questions de qualité de vie et développer des prises en charge, y compris des outils de dépistage spécifiques à un genre, pour améliorer la vie des patients après l’AVC », souligne le Dr Cheryl Bushnell, neurologue à Winston Salem et co-auteur de cette étude. Ainsi son équipe a prévu de consacrer ses prochains travaux de recherche à la compréhension de l’impact de l’AVC sur la trajectoire de déclin cognitif selon les sexes.